cabal

21

mercredi 22 septembre 2004

Que connaissais-je alors de cette île ? Rien. Sauf le nom d’Aimé Césaire, dont, à l’âge de 17 ans, j’avais lu la poésie en traduction tout de suite après la guerre dans une revue tchèque d’avant-garde. La Martinique était pour moi l’île d’Aimé Césaire. Et, en effet, c’est comme cela qu’elle m’est apparue quand j’y ai posé le pied. Césaire était alors le maire de Fort-de-France. J’ai vu tous les jours, près de la mairie, des foules qui l’attendaient pour lui parler, se confier à lui, lui demander conseil. Je ne verrai certainement plus jamais un tel contact intime, charnel, entre le peuple et celui qui le représente.

What did I know then about the island ? Nothing. Only the name of Aimé Césaire, whose poetry I had read in translation at the age of17 in a Czech avant-garde magazine. To my mind, Martinique was Aimé Césaire’s island. And that was how it seemed to me when I set foot there. Césaire was mayor of Fort-de-France at the time. Every day at the city hall I would see mobs waiting to speak to him, to confide in him, to ask his advice. I shall never again witness such intimate, physical contact between a people and its representative.

SPIP | squelette | | Plan du site | Suivre la vie du site RSS 2.0