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1. Les éternels sceptiques disaient que c’était infaisable, qu’il fallait être fou pour tenter l’expérience. |
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1. The naysayers said it couldn’t be done. You’d have to be crazy to try it. |
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2. Personne encore n’avait rassemblé des immigrés de fraîche date pour les emmener dans la direction du soleil couchant et, sans boussole ni carte fiable, les pousser à risquer leur vie - sans parler de leurs chariots et de leurs bottes - sur les redoutables 3 000 km qui les séparaient de la Californie. |
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2. No one had ever rounded up a party of tenderfoot emigrants, pointed their noses toward sundown, and, without benefit of compass or reliable map, dared them to bet their boots and wagons—and lives—against the fearsome 2,000 miles between them and California. |
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3. Mais, aux confins du Missouri, là où s’arrêtaient alors les États-Unis, la folie de l’Ouest s’était emparée de certains esprits. |
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3. But at the far edge of Missouri, where the United States of America had come to a full stop, sundown madness was in some people’s blood. |
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4. Il fallait tenter l’aventure. |
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4. They had to try it. |
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5. Au printemps de 1841, tandis que l’herbe des prairies reverdissait par-delà les forêts de chênes, un groupe d’hommes prit donc la route. |
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5. So in the spring of 1841, with prairie grass greening up beyond the oak openings, a handful started west. |
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6. Tous ceux qui tinrent bon - 34 au total - arrivèrent en Californie bottes aux pieds, même s’ils durent abandonner leurs chariots dans les plaines arides et abattre le bétail pour survivre dans la montagne. |
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6. All those who stayed the course—34 there were—got to California with their boots on. |
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7. Personne n’avait fait cela auparavant. |
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7. It had never been done that way. |
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8. Eux le firent. |
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8. But they did it. |
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9. " Je suis convaincu qu’une énorme vague d’émigrants va bientôt déferler sur ce pays, écrivait un Anglo-Américain qui observait, quelques mois plus tôt, l’arrivée des premiers voyageurs en Californie mexicaine. |
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9. "I am satisfied that an immense emigration will soon swarm to this country," one Anglo-American immigrant in Mexican California observed a few months after the arrival of those pioneering overland travelers. |
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10. Mon souhait le plus ardent est que ce pays finisse par être habité par des Américains. " |
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10. "It is an object I much desire . . . to have this country inhabited by Americans." |
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11. Et la vague a effectivement déferlé. |
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11. And swarm they did. |
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12. En 1848 - année où le Mexique cède la Californie aux États-Unis et où l’on découvre de l’or à Sutter’s Mill -, cette région ne comptait guère que 14 000 habitants, des Anglo-Américains et des Hispaniques. |
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12. In 1848, the year Mexico ceded California to the United States and gold was discovered at Sutter’s Mill, California could claim a population of some 14,000 Anglos and Hispanics. |
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13. Un an plus tard, ils étaient plus de 100 000, venus par la mer et par la terre. La population était alors devenue suffisamment importante pour revendiquer l’admission du territoire en tant qu’État au sein de l’Union, ce qui fut officialisé le 9 septembre 1850. |
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13. By the end of 1849 emigration by land and sea had pushed that number past 100,000— sufficient hands, in fact, for folks to start demanding that the territory be admitted to the Union, which it was, on September 9, 1850. |
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14. Depuis, les Californiens attribuent une grande partie de leur prospérité initiale à des aventuriers des mers et à des hordes de chercheurs d’or, oubliant trop souvent qu’en l’espace d’une seule génération - et même après l’épuisement de la plupart des filons -, près de 250000 émigrants ont atteint la Terre promise par la piste, à pied et en chariot. |
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14. Californians ever since have attributed much of their early good fortune to square-rigged seafarers and stampeding gold seekers, too often forgetting that in the span of just one generation, even after most of the lodes had played out, nearly a quarter million emigrants came into the promised land the old-fashioned way, afoot and by wagon on the California Trail. |
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15. Pour certains, les rares ornières qui subsistent de cette piste témoignent de l’un des plus grands mouvements de population dont l’histoire de l’humanité a conservé la trace. |
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15. By some accounts the scant surviving ruts of that trail reflect one of the greatest human migrations in recorded history. |
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16. Aucune autre migration par voie terrestre n’aura en tout cas parcouru autant de kilomètres en si peu de temps. |
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16. Surely no other overland emigration anywhere in the world covered so many miles in so short a time. |
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17. À son apogée, de 1849 à 1852, elle a été comparée par des migrants à une armée en marche, un déluge de mortels tel que l’on n’en avait pas vu depuis le saccage de la Rome antique par les Visigoths. |
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17. In the migration’s peak years, 1849-1852, travelers described the scene as having the appearance of an army on the move, like a deluge of mortals not seen since the Goths sacked ancient Rome. |
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18. Arrivé en 1850 à Chimney Rock, dans l’actuel Nebraska, Solomon Gorgas, qui avait mal aux pieds, s’est assis parmi les armoises et a regardé passer le convoi de chariots. |
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18. At Chimney Rock, in what is now Nebraska, footsore Solomon Gorgas sat in the sagebrush watching the wagons of 1850 roll by. |
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19. Il parle dans son journal d’un " spectacle que le monde n’a jamais contemplé depuis sa création ". |
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19. In his diary he called it a spectacle "which the world since its creation never has witnessed." |
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20. Le spectacle commence sur les rives du Missouri, dans les villes frontières d’Independence, Westport Landing, St Joseph, Council Bluffs et d’autres, d’où partent des pistes secondaires pour converger, à l’ouest, près de Fort Kearny, sur les rives de la rivière Platte. |
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20. The spectacle started at the Missouri River, where feeder trails lit out from Independence, Westport Landing, St. Joseph, Council Bluffs, and other frontier towns to converge near Fort Kearny on the River Platte. |
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21. De là, la voie suit la Sweetwater, vers le nord, franchit la ligne de partage des eaux à South Pass, puis contourne une succession de chaînes de montagne en allant sur Fort Hall, un comptoir spécialisé dans le commerce de fourrures sur la rivière Snake. |
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21. From the Platte’s north fork the trail picked up the Sweetwater River, crossed the Great Divide at South Pass, then dodged one mountain range after another on its way to Fort Hall, a fur post on the Snake River. |
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22. Un peu au-delà, elle se divise en deux branches. |
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22. A bit beyond the fort the main trail split. |
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23. La branche de droite descend vers l’Oregon en suivant la Snake, l’autre oblique au sud-ouest, vers la Californie. |
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23. The right-hand fork—the homestretch of the Oregon Trail—continued down the Snake toward Oregon. The left fork turned southwest toward California. |
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24. Dans les années 1850, des habitants de l’Oregon prétendaient qu’à un autre embranchement, un amoncellement de quartz aurifère indiquait le chemin de la Californie tandis qu’un écriteau orientait le voyageur vers l’Oregon. |
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24. In the 1850s some Oregonians liked to claim that at another place where the trails diverged a pile of gold-bearing quartz showed the path to California, while a signpost with a written legend guided the traveler toward Oregon. |
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25. Seuls les analphabètes, insinuaient-ils sournoisement, faisaient route vers la Californie... |
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25. Those who couldn’t read, the slur alleged, went to California. |
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26. Maintenant que ces deux pistes ont été décrétées sentiers historiques nationaux, le parcours est semé de panneaux qui racontent la saga de la grande migration. |
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26. Nowadays, with both of the old traces designated national historic trails, the way west is cluttered with signposts interpreting the story of the great migration. |
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27. Des descendants d’émigrants refont régulièrement le trajet, comme beaucoup l’ont fait cette année à l’occasion du 150e anniversaire de la ruée vers l’or. |
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27. Descendants of the emigrants regularly revisit the journey, as many did last year to commemorate the 150th anniversary of the gold rush. |
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28. En avril de l’année dernière, un convoi de chariots modernes est parti de St Joseph en empruntant essentiellement des petites routes et des chemins vicinaux, pour rallier Sacramento. |
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28. A latter-day wagon train, restricted for the most part to county roads and rural lanes, jumped off in April from St. Joe to Sacramento. |
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29. J’ai rattrapé le convoi quelques semaines plus tard, près de Marysville, dans le Kansas, et j’ai remis mon sort entre les mains de l’un des chefs de l’expédition, Ken Martin. |
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29. I caught up with it a few weeks later on a windy day near Marysville, Kansas, and remanded myself into the custody of a wagon master named Ken Martin. |
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30. Propriétaire d’un magasin spécialisé dans l’emballage, à Marysville, moustache blanche de cow-boy et chapeau assorti, Ken me raconte que son arrière-grand-père a fait ce voyage avec quelques pionniers de 1849, et qu’il avait probablement campé près de là, à Alcove Spring. |
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30. Martin, a Marysville package-store owner with a white mustache and a cowboy hat to match, told me that his great-grandfather had made the trek with some forty-niners, probably camping nearby, as many did, at Alcove Spring. |
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31. Nous profitons d’une halte destinée à laisser reposer les mulets pour nous éclipser, et nous découvrons l’endroit à peu près comme les émigrants ont dû le voir dans les années 1840. |
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31. During a layover to rest the caravan’s mules, Martin and I slipped away and found the place much as the emigrants might have in the 1840s. |
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32. " Une large source, rapporte un voyageur, jaillit d’une plate-forme rocheuse [...] et retombe en formant une belle cascade. |
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32. A large spring, one traveler had noted, "gushed from a ledge of rocks.... from which falls a beautiful cascade of water." |
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33. L’un des endroits les plus romantiques qu’il m’ait été donné de voir ", conclut-il. |
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33. Altogether, the writer went on, it was "one of the most romantic spots I ever saw." |
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34. Au bord de la cascade, Ken me parle de son ancêtre, Simon Oliver Martin, originaire de Bourbonnais, dans l’Illinois. |
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34. At the edge of the cascade Ken Martin was telling me about his ancestor, Simon Oliver Martin of Bourbonnais, Illinois. |
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35. " Il a quitté St Joseph en avril 1849. C’est pour cela que j’ai voulu marcher sur ses traces en 1999. |
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35. "He took off from St. Joe in April of 1849, so that’s why in 1999 I basically wanted to follow his footsteps. |
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36. Il est parti là-bas et il a cherché de l’or au nord-ouest de Yosemite pendant quatre ans environ, avant de revenir dans l’Est. |
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36. He went out there and panned for gold northwest of Yosemite for about four years before he came back East." |
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37. Et il a trouvé un bon filon ? |
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37. "How big did he strike it ?" I asked. |
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38. Je ne sais pas, répond Ken. Je sais en revanche que, si c’est le cas, rien n’est parvenu jusqu’à moi... " |
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38. "I don’t know," Martin said. "If he did strike it, it sure never came all the way through to me." |
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39. L’or n’était que l’une des nombreuses motivations de la grande migration vers l’Ouest. |
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39. In the longer view of the great migration, gold was only one of many incentives that lured the wagonfolk west, and a transient incentive it was at that. |
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40. Le besoin de terres fertiles était, lui, une incitation plus durable. |
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40. More lasting, no doubt, was the human hunger for fertile land. |
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41. Mais pourquoi un homme embarquait-il sa famille dans un périple de quatre mois - une aventure qualifiée par un journal d’" homicide volontaire " - alors que des quantités de terres cultivables et bon marché étaient encore disponibles dans la région du Mississippi ? |
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41. Yet why would a man pack up his family and set out on a four-month journey—a venture described by one newspaper as "palpable homicide"— when cheap and arable land aplenty was still ripe for the picking in the frontier states of the Mississippi Valley ? |
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42. Peut-être y avait-il autant de motivations différentes que de voyageurs. |
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42. Perhaps there were as many motives as there were travelers to act on them. |
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43. Ou peut-être que ces milliers d’audacieux se lançaient sur la piste poussés par un idéal commun : la fameuse folie du soleil couchant, la bougeotte printanière, la force d’attraction que l’Ouest a toujours exercée sur le peuple américain et que seul l’océan aura été capable d’arrêter. |
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43. Or perhaps there was some common and powerful abstraction that posted those dauntless thousands down the trail : that sundown madness, the springtime stirring of the blood, the gravitational pull of the West. A politician might have attributed it all to Manifest Destiny and the course of empire. But that could not begin to explain the American people’s westering tilt, and only the Pacific Ocean would prove big enough to stop it. |
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44. Prenons le cas de John Bidwell, surnommé " le prince des pionniers " après son départ pour l’Ouest, en 1841, avant tout le monde. |
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44. Consider the case of John Bidwell, the "prince of pioneers." That’s what they called him after he headed west in 1841 to do what had never been done. |
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45. Depuis deux siècles, les Bidwell avançaient vers l’ouest : partis de East Anglia avec la première vague de migration anglaise, ils avaient débarqué dans le Connecticut, puis à New York ; de là en Pennsylvanie, puis en Ohio. |
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45. Restless Bidwells had been tilting west for 200 years, from East Anglia with the first wave or English to Connecticut, across New York to Pennsylvania and, later, Ohio. |
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46. Il faut croire qu’à l’époque, ces éternels migrants croyaient qu’il était temps pour eux de repartir dès que l’écorce se détachait des poteaux des clôtures qu’ils avaient posés à leur arrivée. |
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46. Some folks then seemed to believe that when the bark popped off the fence rails, it was time to move on. |
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47. John Bidwell était à peine âgé de 20 ans lorsqu’il a quitté l’Ohio. |
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47. John Bidwell moved on from Ohio when he was barely 20. |
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48. Il voulait voir les grandes prairies de l’Illinois, de l’Iowa et du Missouri. Là, un chasseur de fourrures français, un certain Antoine Robidoux, lui parle d’un paradis terrestre appelé Californie. |
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48. He had been struck by a desire to see the great prairies of Illinois, Iowa, and Missouri, and when he got to the prairies, here was this French fur trader, one Antoine Robidoux, speaking of a terrestrial paradise called California. |
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49. Mai 1841. |
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49. May 1841. |
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50. Bidwell met le cap à l’Ouest avec un groupe d’émigrants, et aussi quelques missionnaires qui se rendaient chez les Indiens Flathead pour leur apporter le salut. |
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50. Bidwell starts west with his emigrant party and some missionaries. The missionaries are headed for Flathead Indian country, toting salvation to the savages. |
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51. Heureusement pour les émigrants, les missionnaires avaient loué les services d’un trappeur expérimenté qui savait comment se rendre à South Pass et même au-delà, mais pas jusqu’en Californie. |
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51. Luckily for the emigrants, the missionaries have retained the services of a veteran mountain man who knows the way to South Pass and beyond, though not to California. |
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52. Il s’appelait Thomas Fitzpatrick, mais les tribus des montagnes Rocheuses l’avaient surnommé " Main cassée " en souvenir d’une blessure au poing. |
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52. His name is Thomas Fitzpatrick. The Rocky Mountain tribes know him as Broken Hand, in tribute to a wounded fist. |
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53. Bidwell avait été élu secrétaire du groupe. |
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53. Bidwell has been elected secretary of the emigration company. |
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54. Le carnet de route détaillé qu’il a tenu lui servira par la suite pour rédiger deux récits de son odyssée. |
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54. The detailed diary he keeps enables him in later life to render two narrative accounts of the epic journey. |
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55. À propos de la rivière Platte, il se souvient de la vision d’épouvante " d’innombrables têtes de bisons " se ruant pour boire à la rivière. |
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55. Of the Platte, he recalls encountering danger from "innumerable heads of buffalo" thundering down to the river to drink. |
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56. " On leur a tiré dessus toute la nuit pour qu’ils ne nous piétinent pas ", écrit-il. |
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56. "We sat up all night shooting at them," he writes, "to keep them from running over us." |
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57. 11 août 1841. |
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57. August 11, 1841. |
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58. À Soda Springs, les voyageurs se séparent en deux groupes. |
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58. The overlanders have come to a parting of the ways at Soda Springs. |
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59. Bidwell écrit : " Beaucoup de ceux qui, au départ, avaient l’intention de se rendre directement en Californie ont pris ici la décision d’aller vers l’Oregon. " |
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59. Bidwell writes : "Many who purposed in setting out to go immediately through to the California, here concluded to go into Oregon." |
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60. Et plus tard : " Après avoir recueilli tous les renseignements possibles auprès du capitaine Fitzpatrick, nous avons, à regret, dit adieu à nos compagnons émigrants. [...] Nous devions désormais nous débrouiller seuls. |
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60. And in a later account : "After getting all the information we could from Captain Fitzpatrick we regretfully bade good-by to our fellow emigrants.... We were now thrown entirely upon our own resources. |
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61. Les territoires situés au-delà étaient pour nous une véritable Terra incognita. Nous savions seulement que la Californie était à l’ouest. " |
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61. All the country beyond was to us a veritable terra incognita, and we only knew that California lay to the west." |
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62. Mi-septembre. |
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62. Mid-September 1841. |
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63. Ceux qui roulent vers la Californie commencent à abandonner chariots et bagages dans le désert de ce qui n’est pas encore le Nevada. |
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63. The California-bound begin to jettison their wagons and belongings in the desert of a land not yet known as Nevada. |
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64. 22 octobre. |
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64. October 22. |
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65. " Abattu le dernier boeuf, ce qui dit assez notre situation et nos perspectives d’avenir. " |
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65. " . . . killed the last ox—let this speak for our situation and future prospects." |
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66. Début novembre. |
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66. Early November. |
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67. " Notre périple touche à sa fin. [...] Au bout de six mois, nous sommes enfin arrivés [...] en Californie. " |
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67. "Our journey at an end.... After six months we had now arrived . . . in California." |
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68. Pour Bidwell, ce sera davantage un début qu’une fin. |
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68. It was more of a beginning than an end for Bidwell. |
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69. Il allait bientôt servir dans le bataillon de Californie de John Frémont pendant la guerre contre le Mexique, acquérir un ranch gigantesque à Chico, se faire élire à la Chambre des représentants, briguer - en vain - le mandat de gouverneur de Californie, puis celui de président des États-Unis en tant que candidat du parti de la Prohibition, en 1892. |
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69. In time he would serve in John Frémont’s California Battalion during the Mexican War, acquire a huge ranch at Chico, win a seat in the U.S. House of Representatives, run unsuccessfully for governor of California, and fail in his bid for the presidency of the United States on the Prohibition ticket in 1892. |
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70. Quelques années plus tard, en défrichant une parcelle de son ranch, Bidwell mourait d’une crise cardiaque. |
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70. A few years later, while clearing brush at his ranch, Bidwell dropped dead of a heart attack. |
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71. Bottes aux pieds. |
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71. He still had his boots on. |
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72. AVANT QUE LA PREMIÈRE VOIE FERRÉE transcontinentale ne relie l’est à l’ouest du pays, en 1869, mettant pratiquement fin au défilé des chariots bâchés, la piste ouverte par Bidwell n’était pas le seul moyen de rallier la Californie. |
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72. BEFORE THE FIRST TRANSCONTINENTAL RAILROAD stitched the country together in 1869 and pretty much brought an end to the covered-wagon traffic, the trail that Bidwell pioneered wasn’t the only way a traveler could get to California. |
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73. Par voie de terre, on pouvait aussi prendre, au sud-ouest du Missouri, la piste de Santa Fe et diverses autres voies qui traversaient l’actuel Arizona. |
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73. By land one might have selected a southwestern passage from the Missouri settlements over the Santa Fe Trail and assorted traces across what is now Arizona. |
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74. Les chemins préférés des chercheurs d’or texans passaient par le Mexique pour pénétrer en Californie du Sud. |
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74. Other trails, popular among gold rush Texans, crossed Mexico into southern California. |
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75. Cependant, l’itinéraire le plus fréquenté durant les années 1840 était la piste principale qui longeait la rivière Platte jusqu’au col de South Pass. |
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75. But the most popular overland route throughout the 1840s was the main trail along the Platte to South Pass. |
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76. Fin 1849, elle avait amené plus de 27 000 colons vers la Californie. |
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76. By the end of ’49 it had posted more than 27,000 settlers and argonauts to California. |
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77. En 1852, alors que d’autres routes séduisaient de plus en plus de voyageurs, 50 000 émigrants - un record ! - ont franchi ce col pour se rendre dans le plus jeune État de la nation. |
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77. And in its peak year, 1852, even as other routes wooed increasing numbers of travelers, 50,000 emigrants would funnel through the pass on their way to the nation’s newest state. |
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78. Comme les pionniers cherchaient à s’épargner des kilomètres, divers raccourcis ont commencé à couper les lacets de cet itinéraire. |
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78. As the overlanders sought ways to shorten the miles, various cutoffs began to span the trail’s meanders. |
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79. La plupart des émigrants de la côte est préféraient naviguer. |
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79. From the eastern seaboard states most travelers went by sea. |
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80. Soit ils tentaient la longue traversée par le cap Horn, soit ils jetaient l’ancre dans l’isthme de Panama, soit ils accostaient au Nicaragua, avant de traverser la jungle étouffante jusqu’au Pacifique et, de là, embarquer pour San Francisco. |
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80. There was the long voyage around Cape Horn ; or one could put in at the Isthmus of Panama or Nicaragua, cross through the steaming jungle to the Pacific side, and arrange passage there by ship to San Francisco. |
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81. Le temps, l’argent - et la propagande - jouaient beaucoup dans le choix de l’itinéraire. |
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81. Time and cost—and propaganda—had much to do with the route a person might choose to follow. |
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82. La piste de Californie offrait quelques avantages sur ses concurrentes. |
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82. Not counting the effort and expenditures getting from one’s front door to trailhead or dockside, the California Trail compared rather favorably with its competitors. |
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83. Elle représentait entre 16 et 22 semaines de voyage et une dépense de 100 à 200 dollars pour les provisions. |
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83. Hitting that trail, an individual could expect to spend from 16 to 22 weeks in transit and from $100 to $200 for supplies. |
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84. En contournant le cap Horn, on pouvait rallier la Californie pour moins de 150 dollars mais, selon la qualité du navire, les caprices du vent et de la météorologie, la traversée pouvait prendre de 17 à 34 semaines. |
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84. Taking the sailcloth way around Cape Horn, some travelers could get to California for less than $150, but depending on the quality of the vessel and the vicissitudes of wind and weather, the voyage lasted anywhere from 17 to 34 weeks. |
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85. Le " combiné " d’Amérique centrale était en général plus rapide mais aussi plus coûteux, et il comportait certains risques : on pouvait attraper la malaria dans la jungle et, une fois de l’autre côté de l’isthme, on n’était pas certain de trouver un navire pour le Nord. |
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85. Running the Central American gauntlet was generally faster, but it was more expensive and there were risks : malaria in the jungle and the uncertainty of connecting with a northbound ship on the other side of the isthmus. |
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86. À mesure que les voies maritimes gagnaient en popularité, commerçants et éditeurs de journaux du Missouri comprirent qu’il fallait vanter les mérites de la piste de South Pass. D’autant que les colons et les chercheurs d’or, évitant de se surcharger, seraient sans doute heureux de s’approvisionner avant de la prendre. |
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86. By and by, as the ocean routes became more popular, Missouri merchants and newspaper publishers found their best interests would be served if they could tout the South Pass venue at the expense of the competition, especially as the ill-equipped settlers and gold rushers were likely to arrive at their river trailheads eager to purchase supplies. |
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87. Selon l’historien John D. Unruh, Jr., la presse du Missouri avait prétendu qu’en passant par les plaines, on arrivait en Californie frais et dispos, en forme et paré pour le succès, tandis que celui qui prenait la mer " s’ankylosait et devenait indolent " par manque d’exercice, et parvenait à destination " prêt à devenir un traîne-savates, s’il n’en était pas déjà un au départ ". |
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87. According to the historian John D. Unruh, Jr., the Missouri press claimed that the trip across the plains landed one in California fresh, vigorous, and ready for success, while a passenger by sea became "stiff and indolent" for want of exercise and arrived at his destination "fully prepared to be a loafer, if he was not one before he started." |
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88. La ruée vers la Californie a inspiré bien des idées folles et des prétentions démesurées. |
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88. The rush for California inspired bombastic fantasies as well as bloated claims. |
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89. Un inventeur du Missouri a ainsi conçu un " chariot à vent " équipé de voiles qui devait faire traverser les plaines à 25 km/h. |
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89. A Missouri inventor built a "wind wagon" equipped with sails designed to whisk the traveler across the plains at 15 miles an hour. |
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90. Un certain Rufus Porter, fondateur du magazine Scientic American, a annoncé en 1849 que le meilleur moyen de se rendre. Californie serait bientôt d’emprunter son " transport aérien ", un engin à vapeur en forme de cigare suspendu à un dirigeable de 300 m de long. |
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90. Then one Rufus Porter, founder of Scientific American magazine, advertised in 1849 that the best way to California would be aboard his Aerial Transport, a cigar-shaped, steam-powered conveyance slung from a thousand-foot-long balloon. |
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91. Porter affirmait que sa machine serait capable de transporter entre 50 et 100 passagers, de la côte est à la côte ouest, à plus de 100 km/h. |
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91. Porter vowed that the machine would take 50 to 100 passengers from New York to California at speeds exceeding 60 miles an hour. |
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92. Tarif minimum : 50 dollars, vin compris. |
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92. The minimum fare : $50, wines included. |
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93. Durée du voyage : 3 jours. Le rêve de Porter ne devait jamais voir le jour. |
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93. Travel time : three days. Fortunately for the distant future of aviation, Porter’s pipe dream never got off the ground. |
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94. Dans la réalité, pour aller jusqu’en Californie, mieux valait se procurer son propre équipement : un chariot bâché et un attelage de mulets, de chevaux ou de bœufs - ces derniers étant généralement préférés aux autres car plus puissants. |
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94. So the reality of overland travel was reduced to this : If you were trailing to California, you’d best round up an outfit—a canvas-covered wagon and a team of oxen, mules, or horses. Oxen, the strongest of the three, were generally preferred. |
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95. Quant au chariot, le modèle classique des années 1840 était une sorte de caisson en bois d’environ 3 m de long, avec des arceaux pour maintenir la bâche à 2 m du plateau. |
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95. As for the wagon, a typical one in the 1840s consisted of a hardwood box about 11 feet long, with bows for the cover topping out 5 feet above the wagon bed. |
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96. Un tel équipage était capable de transporter une charge de 700 à 900 kg, selon le nombre et l’état des animaux de trait. |
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96. Such a rig could carry a load weighing from 1,600 to 2,000 pounds, depending on the number and condition of the draft animals up front. |
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97. La plupart des émigrants ne tenaient toutefois aucun compte des capacités de leurs équipages et les surchargeaient. |
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97. But most of the emigrants disregarded the obvious limitations of their outfits and hopelessly overloaded them with food and belongings. |
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98. Très vite, la route de l’Ouest allait devenir un véritable dépotoir. |
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98. As a result a winding junkyard soon defined the way west, especially along the Platte, in the deserts, and up the tortured canyons of the High Sierra. |
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99. On y trouvait à peu près de tout : du lard, des haricots, des enclumes, des haches, des cuisinières, des harnais, des tables à pieds de griffon et des bureaux en chêne sculpté. |
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99. The litter included just about everything : bacon, beans, anvils, axes, cookstoves, harnesses, claw- footed tables, and bureaus of carved oak. |
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100. Les sites les plus encombrés étaient les berges de la rivière Platte, les canyons torturés de la High Sierra et les déserts, en particulier celui de Forty-Mile dans le Nevada, entre Humboldt Sink et la rivière Carson. |
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100. The worst of it fell along the Forty-Mile Desert in Nevada between the Humboldt Sink and the Carson River. |
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101. Là, jusque dans les années 1850, le voyageur était accueilli par des milliers de chariots abandonnés et par la puanteur des animaux de trait morts ou agonisants, victimes de l’alcalinité de l’eau et de la fatigue. |
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101. Here thousands of abandoned wagons and the stink of dead and dying draft animals, done in by alkali poisoning and stress, greeted the traveler well into the 1 850s. |
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102. IL Y A QUELQUES ANNÉES, j’ai parcouru le désert de Forty-Mile en compagnie de Ron Anglin, un passionné de l’histoire des pistes qui était alors employé par le Département américain des poissons et de la faune en tant que directeur du Refuge national pour la fanne de Stillwater. |
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102. A number of years ago I paid a visit to the Forty-Mile Desert with Ron Anglin, a self-taught trails historian working at the time for the U.S. Fish and Wildlife Service as manager of the nearby Stillwater National Wildlife Refuge. |
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103. En sortant de Fallon, dans le Nevada, nous avions pris la route du nord pour pénétrer en 4 x 4 dans le désert. Anglin m’a montré les avens où les déplacements du sable et l’évaporation font disparaître, comme par magie, les rivières Humboldt et Carson. |
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103. We drove north out of Fallon, Nevada, into the desert in a 4x4 vehicle, and Anglin showed me the sinks where loose sand and evaporation work a disappearing act on the Humboldt and Carson Rivers. |
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104. La piste passait par là avant de rejoindre l’eau et les montagnes vers le sud-ouest. |
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104. The trail came this way, west by southwest, heading for water and the mountains. |
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105. " C’était vraiment une calamité d’arriver ici au mois d’août, me dit Anglin, et la plupart des migrants le faisaient. |
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105. "It was a bitch if they got here in August," Anglin said, "and most of them did. |
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106. Le bois des chariots était très sec et cassait facilement, les animaux étaient complètement épuisés, les roues avaient du jeu. |
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106. The wagons were dried out and brittle, the animals worn out, the wheels loose. |
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107. Et il fallait encore traverser ce désert. " |
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107. And then having to cross this." |
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108. Nous avons roulé jusqu’à un filet d’eau fétide appelé Salt Creek. |
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108. We drove on to a slick of fetid water called Salt Creek. |
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109. Dans son journal de bord de 1849, un certain James A. Pritchard affirme que ce marécage était " le plus désagréable des endroits " et que l’eau " avait la réputation de tuer le bétail instantanément ". |
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109. In his 1849 diary, one James A. Pritchard had proclaimed the slough to be "a most disagreeable place." The water, he went on, "is said to kill stock instantly." |
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110. Protégeant ses yeux du soleil de l’après-midi, Anglin me dit : " Dans les années 1950, soit un siècle plus tard, on trouvait encore des pièces de chariots abandonnés. |
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110. Shading his eyes from the afternoon sun, Anglin said, "Parts of the abandoned wagons were still here in the 1950s—a century later. |
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111. Depuis, des brocanteurs et des musées s’y sont intéressés et elles ont été récupérées. |
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111. Then scavengers and museums started hauling them out of here. |
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112. Il ne reste plus grand-chose : des clous, un cerclage de roue, des fers à cheval, des tessons de bouteilles... |
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112. Can’t find much of anything now. A few nails, a wheel rim maybe. Horseshoes. Bottle shards." |
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113. Et des tombes ? |
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113. Graves ? |
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114. On n’en trouve plus non plus : le sable les a recouvertes. |
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114. "Can’t find them anymore either—shifting sand," Anglin said. |
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115. Mais je vais vous dire quelque chose. |
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115. "But I’ll tell you something. |
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116. Ici, sur ce tronçon de 65 km, il est pourtant mort davantage de gens que partout ailleurs sur la piste. " |
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116. More people probably died on this 40-mile stretch than anywhere else on the trail." |
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117. Bien avant que les cadavres et les carcasses d’animaux ne commencent à s’entasser dans le désert de Forty-Mile, l’opinion publique croyait à l’existence d’un autre désert aux dimensions mythiques, s’étendant de la prairie de hautes herbes aux montagnes Rocheuses. A la suite d’explorations sommairement menées en 1820 par le major Stephen Long, ce territoire fut connu des instituteurs et des cartographes qui le surnommèrent le Grand Désert américain. |
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117. LONG BEFORE CORPSES and carcasses started piling up on the Forty-Mile Desert, skeptics had fashioned upon the public conscience another wasteland of mythic proportions. It ran from the edge of the tallgrass prairie all the way to the Rocky Mountains, and—thanks to inadequate explorations in 1820 by Maj. Stephen Long—was known to schoolmasters and mapmakers alike as the Great American Desert. |
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118. Il avait la réputation d’être aussi aride que le Sahara. |
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118. The whole territory, it was said, was as bare as the Sahara. |
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119. Si le voyageur ne mourait pas de faim, ses animaux le feraient à coup sûr. |
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119. If the traveler didn’t starve to death, his animals would. |
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120. Et si hommes et bêtes parvenaient exceptionnellement à survivre, ils n’échapperaient pas à la sauvagerie des tribus indiennes. |
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120. And if both man and beast managed to elude starvation, then how could one possibly elude the savage Indians ? |
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121. Parmi ces alarmistes se trouvait l’éminent rédacteur en chef du New York Daily Tribune, Horace Greeley, le même qui est passé à la postérité pour avoir exhorté les jeunes gens à aller vers l’Ouest. |
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121. Among the handwringers was the eminent editor of the New York Daily Tribune, Horace Greeley—the very same Greeley now widely remembered for advising young men to go west. |
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122. Sauf que l’Ouest de Greeley n’était pas la Californie ni l’Oregon, mais l’Illinois. |
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122. The catch, however, was that Greeley’s west wasn’t California and Oregon ; it was Illinois. |
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123. Dans un éditorial de juillet 1843, il tonne contre les milliers d’émigrants qui viennent de prendre le départ, voyant dans leur entreprise une " part d’insanité ". |
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123. In an editorial in July 1843 Greeley scolded the thousand emigrants who had just embarked. Their overland venture, he thundered, had an "aspect of insanity" about it. |
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124. " Il y a fort à parier qu’aucun d’eux ne trouvera de meilleures conditions de vie après cette traversée périlleuse ", affirme-t-il. |
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124. "There is probably not one among them whose outward circumstances will be improved by this perilous journey." |
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125. On ose espérer que Greeley sut faire amende honorable lorsque, six ans plus tard, Peter Burnett, l’un des pionniers de 1843, fut élu premier gouverneur de Californie et commença à amasser une petite fortune en or et en biens immobiliers. |
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125. One supposes Greeley was big enough to eat his own words when, six years later, Peter Burnett, one of the ’43 overlanders, won election as the first governor of California and proceeded to assemble a fortune in gold and real estate. |
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126. Il est vrai que la piste de l’Ouest était synonyme d’épopée extrêmement périlleuse. |
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126. Not that Greeley and other ink-stained scolds were altogether off the chart, for the trail west did entail a perilous journey. |
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127. Et c’est là que l’" Éléphant " entre en scène. |
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127. That’s where the Elephant came in. |
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128. L’Éléphant. |
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128. The Elephant. |
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129. L’expression apparaît dans le langage de l’émigrant pour qualifier la grande aventure. |
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129. It first entered the emigrant’s vocabulary as a poetic image of the great adventure. |
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130. Dans une société qui découvrait tout juste les cirques, un éléphant était chose aussi exotique et sympathique qu’un voyage en Californie. |
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130. In a society just getting acquainted with circuses, an elephant in those days was regarded as something almost as rare as a trip to California. |
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131. Mais dès les premières difficultés, les émigrants comprirent que cet Éléphant n’était pas aussi sympathique que ça. |
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131. But as travelers began to encounter hardships, they saw that this Elephant wasn’t so poetic after all. |
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132. Pour décrire une mésaventure, ceux qui tenaient leur journal disaient, par exemple, qu’ils avaient reçu un coup de queue de l’Éléphant. |
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132. It had a mean streak. Diarists, describing some mishap, might write of having felt a brush of the Elephant’s tail. |
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133. Les vents froids de la prairie et les averses de grêle en avril : I’Éléphant ; les pieds couverts d’ampoules, le visage enflé par les piqûres d’insectes de la rivière Platte, la roue brisée dans les ornières boueuses. Ie harnais cassé, le mulet échappé : l’Éléphant. Et toujours ce sentiment que le pire restait à venir... |
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133. The cold prairie winds and the hailstorms of April came from the Elephant ; the blistered feet, the swollen face from gnats and mosquitoes on the Platte, the busted wheel in the muddy ruts, the broken harness, the runaway mule. And always the premonition of even worse to come. |
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134. Voyons ce que dit le journal de bord de W. S. McBride, le 15 mai 1850, quelque part sur les bords de la rivière Platte : " Allongé sous la tente, j’entends de joyeux airs de musique et le martèlement des pieds d’hommes forts qui dansent sur l’herbe. Je suis saisi d’un sombre pressentiment. [...] |
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134. Visit now the journal of W. S. McBride, May 15, 1850, somewhere on the Platte : "I lay here in my tent and hear the merry music and the shuffling of strong men’s feet over the turf. I cannot help but feel a melancholy foreboding.... |
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135. Certains d’entre nous ne verront jamais la Californie. " |
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135. Some of us are no doubt doomed never to reach California." |
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136. Il avait raison. |
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136. And some never did. |
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137. La maladie était l’ennemi mortel par excellence : le scorbut, la petite vérole, la fièvre des tiques et surtout le choléra. |
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137. Disease was the number one killer : scurvy, smallpox, tick-borne fever, but mostly cholera. |
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138. En 1850, année de l’expédition McBride, le choléra a fait au moins 2 000 morts parmi les émigrants avant qu’ils aient pu atteindre Fort Laramie. |
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138. From McBride’s class of 1850 cholera felled at least 2,000 even before they could reach Fort Laramie. |
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139. Beaucoup aussi se sont noyés en traversant les cours d’eau, surtout les rivières Platte et Green, qui engloutirent 37 voyageurs cette année-là. |
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139. Drownings took a heavy toll at the river crossings, especially on the Platte and on the Green, which swallowed 37 travelers that year. |
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140. L’Éléphant faisait aussi des victimes à cause de balles perdues : les pionniers avaient tendance à être aussi bardés d’armes que maladroits dans leur maniement. |
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140. The Elephant also arranged for death by accidental gunshot, inasmuch as the emigrants tended to be as richly endowed with firearms as they were inept in the proper handling of them. |
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141. Dans son journal, McBride évoque un homme près de Scotts Bluff dont " la mâchoire a été emportée par un coup de pistolet placé dans sa poche de poitrine ". |
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141. McBride wrote of a man near Scotts Bluff whose "jaw was shot away when a loaded pistol fired from his breast pocket." |
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142. Dans le convoi de Bidwell, en 1841, le seul à mourir en chemin, après une heure d’agonie, a été le jeune Shotwell, le bien nommé : il s’est tué bêtement en voulant sortir de son chariot un fusil qu’il avait attrapé par le canon. Le coup partit accidentellement. |
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142. And of the travelers in Bidwell’s 1841 company the only one to perish on the trail was a young man named Shotwell, who, in the act of drawing a rifle muzzle-first from his wagon, managed to trip its hammer. |
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143. Entre 1841 et 1859, près de 20 000 personnes auraient trouvé la mort sur la piste de Californie, soit une moyenne de six tombes au kilomètre. |
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143. By one estimate 20,000 people died on the California Trail between 1841 and 1859—an average of ten graves for every mile. |
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144. Pour la plupart, les causes sont sans doute à rechercher dans l’association d’eau contaminée, de mauvaise alimentation et d’épuisement. |
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144. What probably put down most of the unlucky ones or made them susceptible to accidents and disease was a combination of contaminated water, inadequate food, and exhaustion from the constant toil. |
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145. Contrairement à ce que les alarmistes puis les auteurs de romans de gare auraient voulu faire croire, les conflits avec les Indiens ont eu peu d’incidence sur ce taux de mortalité. |
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145. Contrary to what the handwringers and later the dime novelists would have had the world believe, Indian trouble trafficked little with the mortality rate on the overland trails. |
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146. Jusqu’en 1849, moins de 50 décès d’émigrants ont été attribués à des attaques indiennes, principalement dans l’Oregon. |
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146. Up until 1849 fewer than 50 emigrant deaths were attributed to Indian attack, and many of those occurred along the pathways to Oregon. |
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147. Ensuite, le nombre des violences a augmenté e n même temps que celui des voyageurs. Versl860, on aurait enregistré environ 400 victimes du côté des émigrants qui, de leur côté, ont tué davantage d’Indiens. |
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147. But as the numbers of overlanders increased, so did the fatal encounters. By 1860 emigrant casualties probably totaled close to 400. Even more Indians were killed by the emigrants. |
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148. TOUTEFOIS, AU COURS DES ANNÉES qui ont précédé l’entrée de la |
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148. For the most part, however, interracial trailside encounters in the years before California entered the Union were likely to be marked by unfounded apprehension among the emigrants and amused curiosity among the tribes (with a bit of livestock rustling thrown in for good measure). |
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149. la Californie dans l’Union, les confrontations interraciales le long de la piste étaient le plus souvent marquées par une appréhension irraisonnée chez les émigrants et par une curiosité amusée du côté des tribus indiennes (agrémentée de quelques vols de bétail pour faire bonne mesure). |
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149. Why such proud Plains nations as the Sioux and Cheyenne essentially tolerated the emigrant intrusion still puzzles some scholars. |
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150. Certains scientifiques s’interrogent encore sur le fait que ces fières tribus des plaines qu’étaient les Sioux et les Cheyennes se sont, en fin de compte, montrées plutôt tolérantes devant l’intrusion des émigrants. |
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150. Merrill J. Mattes, the eminent Platte River historian, may have come closest to framing an answer. |
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151. Merrill J. Mattes, éminent spécialiste de l’histoire de la rivière Platte, possède peut-être la réponse la plus plausible. |
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151. The tribes in their innocence, Mattes wrote, had no idea that these canvas-topped palefaces might come from a place bursting with restless millions more like them. |
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152. Dans leur innocence, écrit-il, les Indiens ne pouvaient pas imaginer que ces visages pâles, abrités sous une toile, venaient d’un endroit Où grouillaient des millions d’autres, prêts à prendre le même chemin. |
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152. The Indians, he wrote, "had not yet fully comprehended the fact that the migration was the prelude to their downfall." |
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153. Les lndiens " n’avaient pas compris que la migration serait le prélude à leur chute ". |
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153. ONE DAY AT INDEPENDENCE ROCK, heading west from Casper, Wyoming, I pulled into that historic site’s parking lot to pay my respects to the trail’s most dramatic repository of emigrant inscriptions (not to mention, I’d noticed on a previous visit, its defacement by contemporary vandals). |
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154. Parti de Casper, au Wyoming, pour aller vers l’Ouest, je passe un jour à Independence Rock. Je m’arrête sur le parking de ce site historique pour aller me recueillir sur la plus spectaculaire collection d’inscriptions d’émigrants existant le long de la piste. |
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154. The rock, a slab of granite resembling a giant tortoiseshell, rises more than a hundred feet above the plains, one long arrowshot from a meander of the Sweetwater River. |
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155. Le rocher, une masse de granit qui ressemble à une carapace de tortue géante, s’élève à plus de 30 m au-dessus des plaines, à portée de flèche d’un méandre de la Sweetwater. |
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155. The parking lot was empty but for one big five-axle tractor trailer. |
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156. Seul un gros semi-remorque est garé sur le parking. |
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156. I supposed that the trucker had parked it here in order to catch a few undisturbed winks. |
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157. Le chauffeur, qui paraît presque obèse vu de dos, est en train d’escalader le rocher. |
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157. He was already out of the cab of his truck, scrabbling up the side of the rock. He was a huge fellow. From the backside he appeared almost obese. |
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158. Il grimpe lentement, en s’aidant des mains et en faisant des pauses régulières pour reprendre son souffle, regarder autour de lui. |
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158. He was taking the steep rock slowly, hand over foot, pausing now and then to catch his breath and lock around. |
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159. Arrivé près du sommet, il s’arrête et semble étudier quelque chose entre ses pieds : les traces du nom de quelque pionnier peut-être, ou une date gravée dans le granit. |
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159. Near the top he stopped. He seemed to be studying something between his feet, the scratched relic of some emigrant’s name, perhaps, an antique date engraved in the granite. |
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160. Il pose la main au sol et balaie l’inscription du bout des doigts. |
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160. Suddenly his hand reached down, fingertips brushing the inscription. |
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161. Puis il repart et disparaît derrière le sommet. |
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161. Then he moved on and was over the rim, out of sight. |
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162. Désormais seul au pied du rocher, je tente de me projeter à l’époque des longs convois de chariots, avant les semi-remorques et les parkings aménagés ; j’essaie de m’imaginer " Main cassée ", venu cacher ici ses fourrures le 4 juillet 1824 et gravant peut-être la première inscription sur la pierre ; puis Bidwell, arrivant en 1841, au lendemain de l’anniversaire de l’Indépendance ; et pour finir, Lansford Hastings, l’année suivante, s’attardant ici pour inscrire son nom tandis que ses compagnons de voyage poursuivent inexorablement leur route. |
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162. Alone now at the base of the rock, I tried to imagine those wagoning times before five-axle trucks and paved-over parking lots ; tried to picture Broken Hand Fitzpatrick caching his furs here on the Fourth of July in 1824 and maybe giving the monolith its first scratch ; then Bidwell arriving in 1841, just one day too late to celebrate the Independence anniversary ; and finally Lansford Hastings, one year later, lingering here to chisel his name into the rock while his traveling companions pressed ahead. |
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163. Hastings, qui voulait se faire un nom parmi les nouveaux Californiens, avait préconisé un raccourci qui devait écourter le voyage de 500 km et de plusieurs semaines entre Fort Bridger et la rivière Humboldt. |
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163. It was often said of the ambitious Hastings that he was a man on the make. What he wanted was a name for himself among the new Californians. Toward that end Hastings advocated a shortcut that would save hundreds of miles and weeks of travel between Fort Bridger and the Humboldt River. |
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164. En 1846, la malheureuse expédition Donner-Reed, qui avait suivi ses conseils, s’est embourbée dans le désert du Grand Lac salé. |
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164. In 1846 the ill-fated Donner-Reed party took Hastings’ advice and got bogged down in the Great Salt Lake Desert. |
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165. Si elle avait suivi la piste principale, elle aurait peut-être réussi à franchir la High Sierra à moindre mal et éviter ainsi qu’un blizzard ne tue une trentaine de migrants et ne transforme les survivants en cannibales. |
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165. Had they followed the main trail instead, they might have crossed the High Sierra before a blizzard could bury more than 30 of them and turn the survivors into cannibals. |
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166. L’histoire raconte qu’avant ce douloureux épisode, Hastings était en train de graver son nom dans la pierre lorsqu’une bande de Sioux est arrivée au trot et l’a capturé. Puis les Indiens ont dû changer d’avis et l’ont restitué à ses compagnons en échange de quelques feuilles de tabac. |
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166. In any event, before all that happened, there was Hastings carving his name into the rock. Whereupon (the story goes) a band of sporting Sioux trotted up and took Hastings as their captive but, thinking better of it, soon returned him to his company in exchange for a twist or two of tobacco. |
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167. Si les Sioux avaient gardé Lansford Hastings ou s’ils l’avaient tué, I’histoire de la piste aurait pu avoir une fin heureuse. |
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167. If only the Sioux had kept Lansford Hastings or killed him, the subsequent history of the trail might have been favorably rewritten. |
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168. Pas de Hastings : pas de raccourci. |
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168. No Hastings, no Hastings Cutoff. |
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169. Pas de raccourci : pas de retard fatal pour l’expédition Donner-Reed. |
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169. No cutoff, no disastrous delay for the Donner-Reed party. |
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170. Au moment de retourner à ma voiture, je vois le routier dévaler le rocher sur le derrière, jambes en avant et s’aidant des mains pour freiner. |
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170. I was turning back to my car when I saw the trucker sliding down the side of the rock on his fanny, feet first, using the palms of his hands for brakes. |
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171. Arrivé en bas, il époussette ses vêtements, fait claquer ses bretelles et affirme que l’escalade valait vraiment la peine. |
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171. At the bottom he brushed himself off, snapped his suspenders, and pronounced his adventure well worth the effort. |
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172. Quand il roule vers l’Ouest, m’explique-t-il, il repense presque toujours aux temps des chariots et à tous ceux qui faisaient le voyage jusqu’en Californie. |
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172. Trucking west, he said, almost always got him thinking about the wagon days and all the people crossing over to California. |
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173. " J’ai besoin de quitter ma cabine de temps en temps pour me rendre sur des lieux comme celui-ci, poursuit-il. |
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173. "I just have to get out now and then and get into a place like this," he said. |
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174. Quand on sait ce qui s’est passé ici, on a besoin de venir toucher du doigt. " |
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174. "If you know what went on here, you got to get out and touch it." |
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175. Je crois savoir ce que l’homme voulait dire ce jour-là. |
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175. I guess I knew what the big man was getting at that day. |
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176. J’ai connu la même sensation en arrivant au port d’Independence, dans le Missouri, puis en traversant les vertes collines ondulées de l’est du Kansas jusqu’à l’endroit où Susan Hail, pionnière de 1852, est enterrée sous une dalle face à la rivière Platte. |
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176. I’d felt it from the river landing at Independence, Missouri, across the undulant green hills of eastern Kansas to the place where Susan Hail, overland class of 1852, lies buried under a gravestone with a Platte River view. |
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177. J’ai retrouvé cette impression au Nebraska, le long de ce même cours d’eau qui, lorsqu’il est en crue, pénètre parfois tellement profondément dans la vallée qu’il possède un curieux air de mer intérieure. |
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177. Felt it for certain along the Platte—the Seacoast of Nebraska, where the river in flood sometimes spread wide enough to give the entire valley a curious inland ocean look. |
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178. En amont, on ne peut échapper à la visite des grands monuments de grès érodé qui se dressent tels des phares sur la route de l’Ouest : Courthouse Rock and Jail, Chimney Rock et Scotts Bluff. Niles Searls, un pionnier de 1849, trouvait que Scotts Bluff " ressemblait assez à un ancien château fort " avec, au sommet, de " rares arbres pareils à des hommes armés juchés sur les remparts ". |
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178. Up the Platte one is duty-bound to salute the great eroded sandstone landmarks that stand like beacons for the westering traveler—Courthouse and Jail Rocks, Chimney Rock, and Scotts Bluff. The forty-niner Niles Searls thought that Scotis Bluff bore "a good resemblance to an ancient castle" with "stinted trees upon its brow looking like armed men on the battlement." |
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179. J’ai retrouvé cette image cent cinquante ans plus tard. |
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179. Looked that way to me too, 150 years later. |
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180. En dépassant Fort Laramie pour pénétrer au pays de l’armoise, puis Devils Gate (l’Échelle du Diable) où la Sweetwater a creusé un gouffre dans la plate-forme rocheuse, on roule sous les nuages bas qui se cognent contre les montagnes Ferris, dans l’odeur âcre de la pluie battant la terre sèche. |
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180. Onward. On past Fort Laramie into sagebrush country, on past Devils Gate where the Sweetwater has carved an abyss in the ledge rock, on under clouds scudding low off the Ferris Mountains and the gritty electric smell of rain against dust. |
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181. On atteint enfin South Pass, à mi-parcours, sur la ligne de partage des eaux. Le terrain est si peu accidenté qu’on a à peine l’impression de passer un col. |
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181. South Pass at last, the halfway point at the Great Divide, though you’d hardly know it, the contours here so soft and easy. |
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182. On descend alors vers les rivières Big Sandy, Green et Blacks Fork où le trappeur Jim Bridger avait construit un enclos à l’intention des émigrants. |
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182. Down now to the rivers, the Big Sandy and the Green and Blacks Fork where Jim Bridger, the mountain man, built a stockade for resupplying the emigrants. |
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183. J’ai brusquement envie de laisser tomber Fort Hall, sur la Snake, de prendre à l’ouest de Fort Bridger, de suivre la piste des mormons au-delà des montagnes de Wasatch Range jusqu’au Grand Lac salé et d’emprunter le raccourci de Hastings à travers le désert. |
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183. I’m in a mood, just for the hell of it, to skip Fort Hall up on the Snake and head west from Bridger’s fort, following the Mormon way across the Wasatch Range to the Great Salt Lake, and take Hastings Cutoff across the desert. |
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184. Allons-y. |
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184. Let’s go. |
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185. Mais en sortant de la ville qu’ont bâtie ici les mormons, ces saints du dernier jour, j’aperçois un panneau sur le bas-côté de la route. Il prévient le voyageur qu’il va traverser le désert du Grand Lac salé, où l’expédition Donner-Reed perdit un temps précieux dans les plaines marécageuses. |
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185. Beyond the city the Saints built there is a sign beside the road, our latter-day trail, warning the traveler that he is about to cross the Great Salt Lake Desert, where the Donner-Reed party lost valuable time because of the soft, muddy flats. |
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186. " Évitez de subir le même sort ", conseille le panneau. |
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186. "Don’t let it happen to you," the sign says. |
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187. Nous descendons vers les longues vallées brunes d’un bassin de faille, une fois de plus sur les traces du tronçon principal de l’ancienne piste californienne. |
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187. Down we go into the long brown valleys of the Basin and Range country, on track once again with the main line of the old California Trail. |
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188. Bien que l’on soit au mois d’août, quelques petites plaques de neige s’accrochent aux cirques dénudés d’East Humboldt Range. |
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188. A few small patches of snow even now in August clutch at the bald cirques of the East Humboldt Range. |
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189. Le filet d’eau de la rivière Humboldt nous mène à une cuvette et, par-delà le fantomatique désert de Forty-Mile, nous atteignons enfin l’escarpement granitique de la High Sierra. |
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189. The trickling Humboldt River takes us to its sink, and beyond the ghostly Forty-Mile Desert we come at last to the granite escarpment of the High Sierra. |
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190. Bidwell avait trouvé le moyen de franchir le sommet près de Sonora Pass, au sud de l’endroit où nous allons, tandis que la malheureuse expédition Donner trébuchait le long de la piste de Truckee en remontant vers le nord, près du lac Tahoe. |
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190. Bidwell found his way over the top near Sonora Pass, south of where we’re heading, and the unlucky Dowlers stumbled north up the Truckee route near Lake Tahoe. |
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191. Nous prenons le chemin du milieu : il faut remonter la rivière et franchir le col qui porte le nom du fameux éclaireur Kit Carson. |
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191. We’re for the middle way, up the river and through the pass named for Kit Carson, the frontier scout. |
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192. Les premiers chariots d’émigrants sont passés par ici en 1848, puis Carson Pass est devenu la principale porte d’accès de la Californie. |
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192. The first emigrant wagons came through here in 1848, after which time the Carson became the primary gateway to California. |
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193. Mais était-ce le chemin le plus facile ? |
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193. But was it the easiest way ? |
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194. Lisons plutôt le carnet de route de Niles Searls, à la date du 30 septembre 1849. |
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194. Hear now Niles Searls, from a diary entry on September 30, 1849 : |
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195. " Pendant 8 miles [13 km], nous avons littéralement poussé et tiré les chariots avec des cordes et des mulets pour franchir les rochers qui, en certains endroits, étaient plus hauts que les chariots et à angle droit. [...] Un jour de repos, un autre pour atteindre le premier sommet et nous voilà pris dans une tempête de neige fondue. Quarante mulets sont morts de froid. " |
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195. "For eight miles we literally climbed and hauled the wagons by ropes and mules over the jagged rocks which in places were higher than the wagons and perpendicular.... rested a day and then spent another in getting to the first Summit and were caught in a storm of sleet by which forty mules were frozen to death." |
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196. C’est par une journée de septembre bien différente, chaude et dorée, que je parviens à l’endroit décrit par Searls, en haut de Devils Gate. |
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196. It was a different kind of September day, warm and golden, when I got up to the place that Searls describes and touched the top of the Devil’s Ladder. |
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197. Je comprends pourquoi les pionniers ont donné ce nom au chemin : escarpé, encombré de débris de blocs de granit, il progresse difficilement parmi les pins et remonte par le côté oriental de Carson Pass. |
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197. That’s what the emigrants called it then, and I could see why : A precipitous trail still cluttered with broken blocks of granite twitched its way among sugar pines up the eastern lip of Carson Pass. |
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198. Niles Searls avait franchi le col, comme moi, puis encore un autre sommet, à Squaw Ridge. |
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198. And then they were over the pass, and so was I, and there was one more summit for Niles Searls at Squaw Ridge. |
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199. On peut imaginer sa joie de se trouver enfin là : " On discerne, au loin dans la brume, les pâles contours de la vallée de Sacramento. Nous abordons maintenant la descente et nos pauvres animaux affamés nous tireront peut-être de là. " |
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199. One can only imagine his joy standing there : "Far away in the haze the dim outlines of the Sacramento Valley are discernable ! We are on the down grade now and our famished animals may pull us through." |
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200. Ils l’ont fait, et vous aussi, Niles Searls. |
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200. They did that too. And so did you, Niles Searls. |
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201. Vous avez suivi la longue et difficile piste du Missouri, vous, les Bidwell, les McBride et tous les autres. |
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201. You did it the long, hard way from Missouri—you and Bidwell and McBride and all the others. |
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202. Vous avez peut-être souffert mille morts pour atteindre la Californie, mais vous avez contribué à la faire entrer dans les États-Unis d’Amérique. |
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202. You may have pulled yourselves into California, but by heavens you helped pull California into the United States of America. |
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203. Au fait, qui avait dit que c’était infaisable ? |
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203. Now just who was it daft enough to say that it couldn’t be done ? |
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