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1. S’il est une discipline universitaire que l’on associe aisément aux États-Unis, pays dont le président Calvin Coolidge disait que "la grande affaire ce sont les affaires" , c’est la gestion des entreprises. Dans le cursus des quatre premières années d’université, le management constitue la spécialisation la plus populaire. Au niveau de la maîtrise, quelque 90 000 diplômes Masters of Business Administration (MBA) sont décernés chaque année. Le parchemin des universités les plus reconnues constitue le meilleur sésame pour les postes de cadres dirigeants. |
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1. As President Calvin Coolidge once said "The business of America is business", and if there is one academic discipline that we tend to associate with the United States, it is business administration. At the undergraduate level, it is the most popular major, and about 90,000 Master of Business Administration (MBA) degrees are awarded every year. A diploma from one of the most famous universities is still the best way to obtain a top executive job. |
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2. Les premières écoles de commerce remontent à la fin du XIXe siècle, mais ce n’est qu’à partir des années 50 que les business schools devinrent un produit d’exportation. Dans la foulée du plan Marshall et des multinationales, le management à l’américaine fit son apparition en Europe. L’Institut européen d’administration des affaires (Insead) vit le jour en 1959 grâce à l’aide de fondations américaines. Etablie par des anciens de la Harvard Business School, elle s’attacha avec succès à acclimater les méthodes pratiquées aux États-Unis dans un environnement européen : cours en anglais, professeurs américains ou formés aux États- Unis, instruction à partir des études de cas enseignés à Harvard. |
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2. The first business schools appeared at the end of the 19th century, but it was only in the 1950s that they became an export commodity. American-style management, with its professionalism and quest for efficiency, appeared in Europe in the wake of the Marshall plan and US-based multinationals. In France, the European Institute of Business Administration (Insead) came into being in 1959 thanks to support from US foundations. It was started by Harvard Business School graduates and succeeded in adapting US methods to suit a European environment, with English-language teaching, American or American-trained faculty, and the systematic use of Harvard case studies. |
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3. Durant les années 60, les business schools américaines connurent leur premier âge d’or. Dans Le Défi américain, publié en 1968, M. Jean-Jacques Servan-Schreiber appelait l’Europe à "l’adoption vigoureuse des méthodes de management moderne" et citait M. Robert McNamara (qui fut étudiant et enseignant à la Harvard Business School, avant de devenir patron du constructeur automobile Ford, puis secrétaire à la défense au moment de la guerre du Vietnam) : "Le management est, au bout du compte, l’art le plus créatif, car il dépend du talent humain. C’est la voie par laquelle le changement social, politique, économique et technologique est transmis, de manière rationnelle et effective, à la société." |
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3. US business schools enjoyed their first golden age in the 1960s. In Le défi américain, published in 1967, Jean-Jacques Servan-Schreiber called for the vigorous adoption of "modern methods of management" in Europe. He also quoted Robert McNamara (who studied and taught at Harvard Business School, before becoming the President of Ford Motor Company, then US secretary of defence during the Vietnam war) : Management is, in the end, the most creative of all the arts - for its medium is human talent itself. What, in the end, is management’s most fundamental task ? It is to deal with change. "Management is the gate through which social, political, economic and technological change — indeed, change in every dimension— is rationally and effectively spread through society." |
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4. A la même époque, le président Georges Pompidou invitait les entreprises françaises à apprendre les techniques "du marketing et du management " . En Europe comme ailleurs, des business schools à l’américaine virent le jour. Et les grandes écoles de commerce françaises entreprirent une refonte complète de leur pédagogie : nouvelles matières, enseignants à temps plein, généralisation de l’usage des études de cas. Souvent, leurs diplômés les plus ambitieux choisissaient, même s’ils venaient de suivre des cours presque identiques, de passer deux années de plus outre-Atlantique pour parfaire leur formation. |
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4. At about the same time, President Georges Pompidou encouraged French companies to learn management and marketing techniques. US-style business schools opened in Europe and elsewhere. The top French Ecoles de Commerce completely rethought their approach to teaching, introducing new subjects, hiring full-time faculty and generalising the use of case studies. Often, despite having just completed an almost identical course, their most ambitious graduates opted to complete their training with two more years in an American business school. |
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5. Quand le déclin industriel américain se confirma face à des pays tels que le Japon ou l’Allemagne, qui ne connaissaient pas la formation MBA, le management à l’américaine passa au banc des accusés. Un article de la Harvard Business Review établit même un rapport de cause à effet entre l’enseignement de la gestion —trop spécialisé, trop abstrait et pas assez international— et la baisse de compétitivité de l’industrie américaine. La formation MBA aurait encouragé la réflexion à court terme et privilégié la virtuosité dans le marketing et la finance, aux dépens des activités de production et d’innovation technologique. |
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5. When it became apparent that US industry was losing ground to countries such as Japan or Germany, whose managers were not trained in US-style business schools, criticism focused on US management techniques. An article in Harvard Business Review even established a relation of cause and effect between management teaching —seen as over specialised, too abstract and not sufficiently international— and the drop in the competitiveness of US industry. MBA courses encouraged short-term thinking and put the accent on excellence in marketing and finance, at the expense of manufacturing and technological innovation. |
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6. Cette mise en cause eut pour effet de convaincre toutes les écoles de gestion de réformer leur enseignement. Depuis, réformes et restructurations sont partout à l’ordre du jour. Mais, même au plus fort des critiques, la formation MBA continuait de bien se porter —à en juger par les demandes d’admission et par les niveaux de salaire— tant sur le marché intérieur que comme produit d’exportation. Et les écoles regorgent de ressources, générées tant par la prolifération de programmes de plus en plus chers que par une collecte de fonds obsessionnelle. |
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6. Such attacks convinced all the business schools to update their teaching, and since then reforms and restructuring have been on the agenda everywhere. However, even when the criticism was at its worst, MBA courses remained popular —judging by number of applications and entry-level salaries— both in the US and abroad. The schools still overflowed with resources, thanks to an ever-wider range of products, at increasingly steep prices, and obsessive fund- raising. |
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7. Car l’intérêt pour le monde de l’entreprise ne fléchit pas. Comme le note le journaliste Nicholas Lemann : "Dans les années 50, les meilleurs étudiants des universités américaines voulaient travailler pour la CIA. Ceux des années 60 choisissaient le Peace Corps Corps de la paix, ceux des années 70, le militant écologiste Ralph Nader, et ceux des années 80, la Banque d’investissement First Boston. Aujourd’hui, le monde des affaires représente pour les étudiants un monde passionnant et héroïque —ce que personne dans le monde universitaire n’aurait pu imaginer il y a seulement une génération." |
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7. Student demand never faltered. As journalist Nicholas Lemann put it, "It is the present day equivalent of working for the CIA in the 1950s, or the Peace Corps in the 1960s, or Ralph Nader in the 1970s, or First Boston in the 1980s : the job that encapsulates the Zeitgeist of the moment. Its appeal arises partly from business having become, in the eyes of college seniors, more exciting, central, and valorous than anybody in the university world could have imagined a generation ago". |
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8. Au début des années 90, les deux grandes universités britanniques Oxford et Cambridge, temples de l’éducation classique, ont cédé, inaugurant elles aussi leurs propres écoles de gestion. En France, des établissements tels que l’Ecole nationale des ponts et chaussées ou l’Institut d’études politiques de Paris ont créé leurs MBA. Le phénomène est plus frappant encore en Europe de l’Est, dans l’ex-Union soviétique, en Amérique latine et en Asie. Avec l’effondrement du communisme, les avancées du néolibéralisme et les discours sur "la fin de l’histoire" , les avancées du modèle MBA paraissent irrésistibles. |
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8. At the beginning of the 1990s the two top British universities, Oxford and Cambridge, longstanding shrines of classical education, finally gave in and opened their own business schools. In France, institutions such as the Ecole Nationale des Ponts et Chaussées (ENPC) and the Institut d’Etudes Politiques (IEP) also set up MBA courses. This trend was even more striking in Eastern Europe, the former Soviet Union, Latin America and Asia. With the collapse of communism, the advance of neo-liberalism, talk of "the end of history" and the triumph of market forces, the MBA model seemed irresistible. |
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9. Au sein de l’économie globale, deux forces influent sur le "marché" des business schools : les organismes d’accréditation et les classements. Aux États-Unis, c’est l’American Assembly of Collegiate Schools of Business (AACSB) qui, depuis 1916, décerne les labels de qualité. En Europe, des organismes parallèles se sont récemment constitués, en particulier l’European Foundation of Management Development (EFMD), basé à Bruxelles, qui a lancé la norme European Quality Improvement System (Equis). Mais la certification européenne a perdu de son attrait depuis que l’Ecole supérieure des sciences économiques et commerciales (Essec), aussitôt suivie par d’autres établissements européens, a obtenu en 1997 l’accréditation de l’AACSB. |
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9. In the global economy, two major forces exert a decisive influence on the business school "market" : accreditation agencies and rankings. In the US, the American Assembly of Collegiate Schools of Business (AACSB) has been carrying out quality reviews since 1916. In Europe similar bodies have recently come into existence, in particular the European Foundation of Management Development (EFMD), which is based in Brussels and has introduced the European Quality Improvement System (Equis). But the latter system lost its appeal when one of France’s top business schools, the Ecole Supérieure des Sciences Economiques et Commerciales (Essec), rapidly followed by several other European schools, won AACSB accreditation in 1997. |
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10. La course au classement prend une importance particulière dans un monde où le vainqueur rafle toute la mise. L’exercice peut toutefois paraître arbitraire, voire insignifiant, lorsqu’il s’agit de juger des programmes situés dans des pays différents où ni les systèmes éducatifs ni les niveaux de salaire ne sont comparables. Les critères habituels (salaire moyen à la sortie, nombre d’offres d’emplois par diplômé, sélectivité du recrutement, pourcentage d’enseignants titulaires de doctorats, jugement des doyens, des recruteurs ou... des étudiants eux-mêmes) sont d’ailleurs souvent flous, changeants et subjectifs. De vastes campagnes de relations publiques sont engagées auprès des faiseurs de listes, qui aiment bien faire bouger les choses, déclasser une valeur sûre ou donner sa chance à un programme peu connu. Invoquant telle liste plutôt que telle autre, près d’une centaine de business schools américaines se targuent de faire partie des "top 10" ... Certains classements (en particulier ceux de Business Week, de U.S. News and World Report et du Financial Times ) revêtent néanmoins une importance considérable pour les écoles, car, dans un univers obsédé par les chiffres, ils influent sur les niveaux de salaire et permettent d’attirer les meilleurs étudiants du monde ainsi que les enseignants les plus prestigieux. |
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10. Ranking is particularly important in a world in which the winner takes all". The exercise may, however, seem arbitrary, or even meaningless, when journalists compare courses in different countries, where neither the education system nor the salary scale are comparable. The usual criteria (average starting salary, number of job offers per graduate, recruitment selectivity, percentage of lecturers with doctorates, opinion of deans, head-hunters or even the students themselves, etc.) are often vague, subjective and given to change. The various schools mount huge public relations campaigns targeting list compilers, who do not mind upsetting the established order, downgrading an old favourite or giving a little known programme a chance. Almost 100 US business schools can claim to be in the top 10, on the strength of one or other of the many lists. Some rankings —in particular those produced by Business Week, US News and World Report and The Financial Times— are nevertheless especially important for the schools. In a world obsessed by figures, they can have a decisive impact on salary scales and attract the world’s best students and the most prestigious faculty. |
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11. Dans ce nouvel environnement, la dimension pédagogique s’efface devant les préoccupations mercantiles. La "valeur" d’une formation est jugée à l’aune de l’investissement effectué. Les écoles de gestion ayant souvent été accusées de n’être pas gérées comme des entreprises, le nec plus ultra consiste à voir dans l’étudiant un consommateur, et dans l’établissement scolaire un fournisseur de services. Seule compte alors la satisfaction de clients de plus en plus en plus exigeants et qui, dans un contexte économique favorable, piaffent d’impatience. Ils veulent avant tout que l’école rehausse leur valeur sur le marché —voire qu’elle les aide à créer leur entreprise. |
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11. In this context, pedagogical concerns tend to take second place to more mercantile priorities. Increasingly, students judge programmes from a return on investment" standpoint and schools respond accordingly. Indeed, the latest trend is to treat students as consumers and schools as service providers, eager to satisfy demanding clients, who in the current economic climate, increasingly expect the school to boost their market value, or even help them to start their own company. |
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12. Sous couvert de répondre à la demande du marché, de nombreuses institutions sont engagées dans une stratégie de croissance tous azimuts, créant programmes, alliances et antennes à l’étranger. Mais l’internationalisation à tout crin est à sens unique. Les professeurs américains enseignent certes dans ces campus étrangers, mais ils prennent rarement le temps de comprendre le business local. Doyen de la Yale School of Management, M. Jeffrey E. Garten se demande si la multiplication de ces programmes "n’est pas motivée avant tout par la volonté de générer des revenus, d’imiter ce que font les écoles concurrentes ou de pouvoir se vanter devant les médias du nombre de programmes créés à l’étranger, plutôt que par des considérations stratégiques réfléchies sur la mission pédagogique des écoles" . D’ailleurs, aucune des grandes business schools ne requiert la maîtrise d’une langue étrangère ni n’offre —puisqu’il est convenu qu’il existe un modèle unique à vocation universelle— un enseignement de management comparé. |
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12. Amidst uncertainty, and in response to globalisation, most schools have adopted a strategy of all-out growth, initiating new products" and partnerships, and opening branches abroad. However, the international trend is rather one-sided. US lecturers may teach in schools overseas, but they rarely take the time to understand local business. The dean of the Yale School of Management, Jeffrey E. Garten, wonders whether the increasing number of programmes is driven more by the need for revenues, or by keeping up with the Jones’, or by being able to answer positively the increasing number of media enquiries about how many international programmes you have —rather than by thoughtful strategic consideration of the academic mission itself". In addition, none of the major US business schools requires knowledge of a foreign language, or offers a course on comparative management, for everyone agrees that there is only one model that should apply under all circumstances. |
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13. Pour financer leur croissance, les écoles américaines font de la surenchère dans la levée de fonds. L’annonce d’une The importante donation incite les écoles concurrentes à faire mieux encore. En ce moment, de telles campagnes battent tous les records, grâce en partie aux spectaculaires plus-values boursières. Les réseaux d’anciens élèves sont mis à contribution. Et les donateurs les plus généreux (20 millions de dollars et plus) peuvent obtenir que l’établissement récipiendaire porte leur nom. Les créneaux les plus lucratifs, tel celui de la formation permanente, génèrent une part croissante du revenu : le célèbre programme de management avancé de Harvard coûte, pour une durée de neuf semaines, 40 500 dollars... L’enrichissement rapide de certains établissements laisse présager qu’ils passeront bientôt d’une logique de promotion immobilière (ils construisent car ils regorgent de ressources) à une logique hôtelière (les nouvelles "chambres" étudiantes doivent être remplies), avec baisses afférentes de la sélectivité et du niveau de l’enseignement. |
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13. US schools are endlessly competing with one another to raise funds to finance further growth. The announcement of a large donation encourages rival establishments to do even better. Current campaigns have beaten all records, thanks in part to beneficiaries of a bullish stock market. Efforts naturally focus on networks of alumni, and the most generous donors ($20m and more) may even get recipients to name the schools after them. The most lucrative areas, such as executive education, account for an increasingly large share of the schools’ revenues. Harvard’s famous advanced management programme costs $40,500 for a nine-week course. The speed at which some schools are accumulating assets suggests that they will soon move from a property development logic (they build new facilities because they have raised large amounts of money) to a hotel management one (all the new rooms must be filled), resulting in a corresponding decline in standards of selection and teaching. |
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14. Les professeurs, si épris de changement quand il s’agit de l’imposer aux autres, se cramponnent à leurs privilèges, et en particulier à leur inamovibilité. Ils répondent ainsi à une logique diamétralement opposée à celle du marché où la sécurité de l’emploi dépend de la performance. Au demeurant, rien n’assure qu’ils produisent des connaissances utiles aux entreprises. Car, pour obtenir leur titularisation dans les établissements les plus prestigieux, ils doivent surtout faire valoir à leurs pairs la qualité de leur recherche théorique. Or l’excès de spécialisation ainsi que le désir de paraître "scientifique" interdisent tant la transversalité que la lisibilité. Les revues spécialisées regorgent tantôt d’articles abstraits qui répondent avec beaucoup de rigueur à des questions inutiles, tantôt d’articles empiriques qui comptent méticuleusement les bouts de ficelle. |
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14. As for business school faculty, usually so keen on imposing change on others, they cling to their privileges and in particular their tenure. In the words of Louis Lataif, dean of the School of Management at Boston University, they operate under a management system at odds with the realities of the marketplace —where "day-to-day job security derives from performance, and lifetime job security is virtually non-existent". Moreover, it is unsure whether the knowledge they produce is useful to corporations. To achieve tenure in the most distinguished schools, they must above all convince their peers —in a very narrowly defined speciality— of the quality of their theoretical research. Excessive specialisation, however, and the desire to appear "scientific" often make their work incomprehensible to practitioners. Specialist journals overflow with abstract articles providing precise answers to pointless questions or empirical pieces that meticulously count paper clips". |
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15. Une fois titularisés, les enseignants tendent à céder aux sirènes du monde extérieur. Conseil, conférences et séminaires sont bien mieux rémunérés que l’enseignement et la recherche. Les superstars du système, qui contribuent à la notoriété des écoles, peuvent vendre leurs services pour des sommes allant jusqu’à 90 000 dollars par jour. Résultat : comme le note le doyen Garten, "c’est alors même qu’on a un besoin urgent de mieux comprendre le monde des affaires que l’enseignement se dégrade" . Pour tenter d’y remédier en France, les enseignants de l’école des Hautes Etudes commerciales ont réaffirmé en 1994 que la mission pédagogique ne devait pas être abandonnée aux entreprises et que l’école devait favoriser l’esprit critique, la déontologie, la transversalité et la dimension sociale. |
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15. Once they have achieved tenure, faculty members tend to yield to the temptations of the outside world. They can earn much more as consultants or speakers at conferences and seminars than in teaching and research. The system’s star performers, who contribute to the reputation of their respective schools, can sell their services for as much as $90,000 a day. "As a result, as Dean Garten observes, at a time where rigorous study of business is most needed, the teaching of business administration is being degraded." In 1994, in an attempt to buck that trend, the faculty at the Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC), a leading French business school, reaffirmed its commitment to its pedagogical mission, which is to nurture a critical mind, and instil rigorous knowledge, an ethical attitude, an interdisciplinary approach and social concern. |
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16. Même s’ils ne possèdent pas les ressources de leurs consoeurs américaines, certains établissements européens peuvent être à la pointe de l’innovation. Selon Henry Mintzberg, professeur à l’université McGill (Montréal) et à l’Insead, "95 % des développements intéressants en matière de formation au management se produisent en Europe, et en particulier au Royaume-Uni" . Il ne semble pas cependant que le marché de l’enseignement en ait été affecté. Ainsi, après avoir tenté une formule de scolarité originale alternant études et entreprise, l’université de Cambridge s’est alignée sur les normes du MBA conventionnel. Et selon le dernier classement des 100 meilleures business schools mondiales effectué par le Financial Times, seules deux institutions européennes, l’Insead et la London Business School, figurent dans les dix de tête. |
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16. Although lacking the resources of their US counterparts, many European schools are in fact quite innovative. According to Professor Henry Mintzberg, who teaches at McGill University in Montreal and Insead near Paris, "95% of the interesting developments are happening in Europe and, especially, Britain". This however has not affected the perceptions of the market". After experimenting with an original package alternating teaching and work experience, Cambridge University brought its course in line with the conventional MBA. And according to the latest ranking of the world’s top 100 business schools produced by The Financial Times, only two European schools —Insead and the London Business School— make it into the top 10. |
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