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Bataille pour Londres


London’s Mayor versus Tony Blair

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1.

Cosignataires d’un document appelant à une nouvelle inflexion néolibérale de la gauche européenne, MM. Massimo D’Alema et Anthony Blair traversent, simultanément, une passe difficile. Après un sévère échec aux élections régionales, remportées par la droite italienne, le premier a dû présenter sa démission. Le second affronte une opposition de gauche qui, outre des désaccords idéologiques, met en lumière l’autoritarisme d’un premier ministre de plus en plus tenté par l’exercice solitaire du pouvoir.

1.

Massimo D’Alema and Tony Blair —who both recently signed a document calling for a further shift to the free market by the European left— are currently going through a bad patch. D’Alema has had to resign as prime minister as a result of Italy’s regional elections. Tony Blair is having to deal with setbacks on all sides since May’s local elections —not least Ken Livingstone’s victory as Mayor of London. This bitter pill for New Labour follows an unprecedented, and highly unpopular, display of authoritarianism.

2.

Dans un ouvrage publié peu avant les élections législatives de mai 1997, M. Anthony Blair insistait sur la nécessité de décentraliser les pouvoirs du Parlement vers les différentes régions du royaume : "Notre pays se trouve à l’orée d’un grand changement. Nous ne pouvons plus continuer avec ce système de gouvernement hypercentralisé, secret et discrédité que nous avons à présent. Nous devons changer cela, et faire confiance aux individus pour prendre en charge leur destinée."

2.

In a book published shortly before the May 1997 elections, Tony Blair stressed the need for devolving the powers of parliament to the regions. "Our country stands on the verge of great change", he wrote. "We can continue with the overcentralised, secretive and discredited system of government we have at present. Or we can change and trust the people to take more control over their own lives".

3.

Changement de décor. Le 19 janvier 2000, M. Blair avait invité plusieurs milliers de Londoniens, militants de base de son parti, à une séance de questions-réponses. La campagne pour la nomination du candidat travailliste à la mairie de Londres battait son plein. Il fut accueilli froidement : ce qui aurait dû constituer une rencontre de famille tourna à l’affrontement, dès la première question.

3.

Change of scene. This January Blair invited several thousand party members in London to a question and answer session. The campaign to choose Labour’s candidate for Mayor of London was in full swing. He received a distinctly chilly response, and what had originally been intended as a family gathering turned into a confrontation.

4.

Une infirmière, troublée de voir le gouvernement appliquer les dogmes néolibéraux des conservateurs, demanda au premier ministre comment il entendait moderniser les services publics de la santé, des transports et de l’éducation, en pleine déliquescence. Le sourire étudié de M. Blair vira à la grimace. Contenant mal sa colère, il répliqua que les paroles de "cette dame" n’étaient que des "sottises" . Plus tard, la virulence de ses attaques contre M. Kenneth Livingstone - l’un des principaux candidats au poste de maire de Londres —acheva de consterner un auditoire très majoritairement acquis à ce même Livingstone. Des sifflets ponctuèrent la fin de l’intervention, où M. Blair exhortait ses militants à ne pas voter pour un candidat "extrémiste" .

4.

A nurse was worried about the way Labour appeared to be pursuing the same dogmatic neo-liberalism as the Conservatives. She asked the prime minister what he was intending to do about modernising the health service, public transport and education, all falling apart. Blair’s studied smile turned to a grimace. Barely containing his anger, he replied that the lady’s words were rubbish. Later, the virulence of his attacks on longstanding Labourite Ken Livingstone plainly upset an audience which was largely supportive of his candidacy as Mayor of London. When the prime minister urged party members not to vote for "extremist" candidates, his speech was punctuated by loud whistles.

5.

Dans tout le pays, la base travailliste déplore l’absence de pluralisme dans un parti qui, autoritairement, a été renommé "New" Labour par les amis de M. Blair. Ce travers est si nettement accusé que M. Blair est désormais présenté dans la presse comme un "obsédé du contrôle" . A l’occasion de la mise en place de la décentralisation, le comportement antidémocratique des blairistes a choqué la base militante. Trois fois de suite, M. Blair a été accusé de trucage de scrutin et d’imposition de candidats : lors du vote pour l’élection du parlement écossais, lors de la désignation du dirigeant travailliste à l’Assemblée galloise et, plus récemment, lors de la désignation du candidat travailliste à la mairie de Londres. Dans chacun des cas, les membres du parti travailliste ont donné une leçon de démocratie au "New" Labour.

5.

All over the country, the Labour rank and file are complaining about the lack of pluralism in the party so high-handedly renamed New Labour by Blair and his friends. Things are getting so bad that the press now regularly calls the prime minister a control freak. In the course of setting up the devolution process, the party rank and file have been shocked by the anti-democratic behaviour of the Blairites. On three separate occasions Blair has been accused of vote-rigging and imposing his own candidates : during the voting in the elections for the Scottish Parliament ; during the selection of the Labour leader for the Welsh Assembly ; and more recently in the selection of Labour’s candidate for Mayor of London.

6.

Pendant l’année qui a suivi l’arrivée du parti travailliste au pouvoir, le gouvernement de M. Blair avait mis en chantier quatre projets de décentralisation ( devolution). L’Ecosse s’est vue dotée d’un parlement, l’Irlande du Nord et le pays de Galles ont été pourvus d’une assemblée. Et un projet a été imaginé afin de permettre aux londoniens, comme aux habitants d’autres grandes villes, d’élire leur maire pour la première fois. Ce sera le 4 mai 2000. Théoricien et praticien de la dérégulation économique, M. Blair a ainsi choisi d’accompagner son néolibéralisme d’une libéralisation politique des rapports entre un centre hypertrophié et des régions sans réelle représentation. Il s’agissait de "rapprocher les individus du pouvoir" . Cette orientation fut jugée être l’une des rares de gauche de son gouvernement.

6.

During the 12 months following Labour’s election in 1997, the Blair government embarked on four separate devolution projects. Scotland was to have its own parliament ; Northern Ireland and Wales were to have their own assemblies ; and Londoners - along with the inhabitants of other major British cities - would for the first time have the chance to elect their own mayors. The London election was set for 4 May. Blair is a believer in economic deregulation, and his intention was to accompany his free market ideas with reform that would redress the balance between a centre that had become top-heavy and regions that enjoyed no real representation. Devolution would be good for the United Kingdom since it "brings power closer to the people". Some see this as one of the few leftwing initiatives of this government.

7.

Deux ans plus tard, si la libéralisation économique se poursuit allègrement, le libéralisme politique de M. Blair laisse à désirer. Le mouvement de décentralisation est bien enclenché, mais il ne se déroule guère comme imaginé par ses bénéficiaires. Au lieu de déléguer le pouvoir de décision aux régions, M. Blair s’est évertué à placer —si ce n’est à imposer— des membres de son entourage aux postes clés. En Ecosse, chaque candidat a dû passer un examen devant un jury composé de fidèles du premier ministre, qui leur posèrent des questions destinées à tester leur degré de proximité avec la politique du pouvoir central. M. Dennis Canavan, député de Falkirk West, fut jugé inapte à concourir à l’élection alors qu’il avait été réélu avec de larges majorités depuis 1974. Etiqueté "Old" Labour par les "modernisateurs" du parti, M. Canavan apparaissait trop attaché à la défense d’une politique économique social-démocrate, et par conséquent éloigné du "centrisme radical" du premier ministre. M. Canavan se présenta néanmoins à l’élection comme candidat indépendant. Et il fut triomphalement réélu contre le candidat du "New" Labour.

7.

Two years later, economic liberalisation is still maintaining a brisk pace, but Blair’s commitment to political liberalism leaves something to be desired. The devolution process is under way, but it is hardly proceeding in the ways its beneficiaries expected. Instead of delegating decision-making power to the regions, Blair has been at pains to place —some would say impose— members of his own entourage in key positions. In Scotland, each of the candidates had to be examined before a jury made up of Blair supporters, which asked questions designed to test how close they were to central party policy. Dennis Canavan, the member for Falkirk West, was reckoned unsuitable, despite having been re-elected repeatedly since 1974 with large majorities. He was labelled Old Labour by the party modernisers, and considered too attached to social-democratic economic policies, out of line with Blair’s "radical centrism". As a result, Canavan stood as an independent and was triumphantly re-elected, beating the New Labour candidate.

8.

Au pays de Galles, le contrôle de l’élection prit des tournures encore plus saisissantes encore. M. Alun Michael, un technocrate falot, fut élu " tête de liste travailliste contre M. Rhodri Morgan, un social-démocrate bon teint étranger au "modernisme" du "New" Labour. Bien que M. Morgan eût reçu un total de voix militantes supérieur, M. Michael l’emporta grâce au vote bloqué de quelques dirigeants syndicaux qui, après avoir refusé de consulter leurs adhérents, reportèrent l’intégralité de leurs mandats sur le candidat favori du premier ministre.

8.

In Wales, control over the electoral process was even more flagrant. Alun Michael, a fairly colourless technocrat, was elected" as head of the Labour list, against Rhodri Morgan, a staunch social democrat who has little time for New Labour modernism. Although Morgan won more votes from the members, Michael won. His victory as Labour candidate was due to the block votes of a number of trade union leaders who failed to consult their members and allocated the entirety of their votes to Blair’s candidate.

9.

L’élection galloise de mai 1999 démontra le niveau d’exaspération que suscitaient de telles méthodes. Le parti travailliste s’effondra, ne parvenant qu’à recueillir une majorité relative dans la nouvelle assemblée. Une partie importante de l’électorat de gauche s’était abstenue de voter ou l’avait fait pour les candidats indépendantistes. Celui que les Gallois surnommèrent la "marionnette de Blair" ne survécut que quelques mois à cette situation très inconfortable. Menacé par un vote de censure, M. Michael démissionna en février 2000. Et, pour le remplacer, le camp "New" Labour dut cette fois accepter M. Morgan. Recevant récemment à Downing Street le nouveau dirigeant gallois, M. Blair a dû admettre qu’il avait eu tort de s’immiscer dans l’élection galloise. Il reconnut aussi, implicitement, que ses interventions avaient nui à la cause du parti travailliste.

9.

The subsequent Welsh election (May 1999) showed the level of anger at these methods. The Labour vote collapsed and the party failed to get an absolute majority in the new assembly. A good proportion of the leftwing electorate either abstained or voted for candidates standing as independents. The man the Welsh nicknamed "Blair’s puppet" found his position uncomfortable, and only survived a few months. Under threat of a vote of no confidence, Michael resigned in February. This time New Labour was forced to accept Morgan, who came in as his replacement. And when Blair received the new Welsh leader at Downing Street, he was forced to admit that interfering in the Welsh elections had been a mistake. He also implicitly recognised that his interventions had harmed the Labour cause in Wales.

10.

En février 2000, le parti célébrait son centième anniversaire. A cette occasion, la revue du parti avait retracé l’histoire du mouvement travailliste. Sous une rubrique intitulée : "Le parti travailliste gagne la confiance des gens" , hommage était rendu au défunt leader John Smith, qui "fit adopter le principe un "adhérent, une voix", mettant un terme à l’étreinte de fer exercée sur les décisions du parti par le vote bloqué des syndicats, et ouvrant la voie aux changements réalisés par Tony Blair" . Cruelle ironie : au même moment, lors de la désignation du candidat travailliste au poste de maire à Londres, le vote bloqué d’un syndicat faisait pencher la balance en faveur du candidat soutenu par le premier ministre...

10.

In February the party celebrated its 100th anniversary. On this occasion the party journal took a look back at the history of the labour movement. Under a headline reading "Labour Wins the People’s Confidence", it paid homage to the late John Smith, "who forced through the adoption of One Member, One Vote, ending the iron grip of the [trade union] block vote on party decisions and paving the way for the fundamental changes made by Tony Blair". There is a bitter irony here : in that same period, as the decision was being made on selecting Labour’s candidate for Mayor of London, the block vote of a trade union tipped the scales in favour of the candidate favoured by the prime minister.

11.

Ce scrutin provoqua la stupeur dans les rangs travaillistes. Le "New" Labour fut à cette occasion rebaptisé le "parti à truquer les élections" . Après avoir passé, dans des conditions rocambolesques, le test de l’entretien au siège du parti, M. Livingstone, un social-démocrate de gauche, l’ancienne actrice Glenda Jackson et M. Frank Dobson —le candidat de l’appareil blairiste— devaient être départagés par le vote des militants, répartis dans un collège électoral complexe comprenant trois sections : l’une composée des membres du Parlement et députés européens de Londres, l’autre des membres de syndicats affiliés au parti et la dernière des adhérents directs. Ce collège avait été conçu de manière à surreprésenter les députés : leur vote pesait plus de 450 fois celui d’un militant de base. En outre, les directions syndicales pouvaient ne pas consulter leurs membres et reporter l’intégralité de leurs votes sur un candidat choisi en petit comité.

11.

This selection process was met with astonishment in Labour ranks. New Labour was described as the "vote-rigging party". Once the candidates had gone through the extraordinary process of being interviewed at party headquarters, one of the three candidates — leftwinger Ken Livingstone, former actress Glenda Jackson, and Frank Dobson, candidate of the Blair machine— was supposed to be selected by the votes of party members. This was to take place through a complex electoral college consisting of three sections : one made up of London MPs and MEPs, the second composed of members of trade unions affiliated to the party, and the third of party members. The college was designed in such a way as to give undue weight to members of parliament - their votes were worth 450 times more than those of ordinary party members. Furthermore, trade union leaders could choose not to consult their members and confer their entire vote to a candidate chosen behind closed doors.

12.

Surveillé de très près par le bureau du premier ministre, le collège des députés vota, évidemment, en masse pour M. Dobson. Ceux des syndicats qui consultèrent leurs membres votèrent largement pour M. Livingstone (74,6 % contre 14,1 % pour M. Dobson). Mais, quand ils utilisèrent la procédure du vote bloqué, M. Dobson remporta 80 % des suffrages. Quant aux adhérents directs, ils votèrent en faveur de M. Livingstone (60 % contre 40 %). Si le principe un membre, une voix " avait été retenu, M. Livingstone aurait aisément emporté l’élection puisqu’il reçut environ 70 000 voix contre seulement 20 000 pour M. Dobson.

12.

The MPs under the watchful eye of the prime minister’s office, obviously voted en masse for Frank Dobson. Those trade unions that consulted their members voted heavily for Ken Livingstone (74.6%, as opposed to 14.1% for Dobson). Whereas in unions that used the block vote procedure, the votes came out 80% in favour of Dobson. And the party members voted for Ken Livingstone (60% to 40%). If the poll had been conducted on the basis of One Member One Vote, Livingstone would have easily won, since he polled 70,000 votes against Frank Dobson’s 20,000.

13.

Dépossédé de sa victoire, M. Livingstone annonça peu après qu’il se présenterait comme candidat indépendant à l’élection du 4 mai 2000. Il fut presque aussitôt exclu du parti travailliste, dans lequel il militait depuis trente et un ans. Et le "New" Labour menaça d’abord d’exclure tous les adhérents qui feraient campagne pour M. Livingstone avant de se raviser : il eût fallu se séparer de plus du tiers des travaillistes londoniens.

13.

A short while later, having been robbed of victory, Livingstone announced his intention to stand as an independent. He was almost immediately expelled from the Labour Party, of which he had been a member for 31 years. New Labour also toyed with the idea of suspending all Labour members who had campaigned for him. But there was a change of heart when it became clear this would have involved dumping up to a third of the London membership.

14.

Blair explique que M. Livingstone ferait retourner le parti travailliste aux "heures les plus sombres" du militantisme de gauche des années 80. Surnommé "Ken le rouge" par la presse de M. Murdoch, consacré "ordure rouge" par un tract de campagne de M. Dobson, M. Livingstone n’a pourtant rien d’un dangereux agitateur. Son socialisme lui permettrait d’évoluer avec aisance dans le gouvernement de M. Lionel Jospin.

14.

Blair claimed that Livingstone would take the Labour Party back to "the darkest days" of the leftwing militancy of the 1980s. But, even if he is known as Red Ken, thanks to Rupert Murdoch’s press, (and was even called "red scum" in one of Dobson’s campaign leaflets), Ken Livingstone does not have the mark of a dangerous agitator. His brand of socialism would be perfectly at home in Jospin’s government in France.

15.

Livingstone fut le dernier leader du Grand Conseil de Londres (GLC), sorte de conseil municipal, entre 1981 et 1986. Il y mena une politique sociale et défendit des orientations progressistes sur les questions de société. Ainsi, il réduisit le prix des transports publics (bus et métro), ce qui contribua à réduire la congestion automobile et la pollution ; il noua les premiers liens avec le Sinn Fein, branche politique de l’IRA ; il défendit le principe de l’égalité des sexes et fut l’un des premiers à militer au sein de son parti pour la reconnaissance des droits des homosexuels. Il se préoccupa également de l’accès des handicapés aux transports publics, subventionna les arts et favorisa des rapports plus directs entre la police et les londoniens.

15.

London’s new mayor was the last leader of the Greater London Council (GLC), from 1981 to 1986. There, he focused on social issues and took a notably progressive line. For instance, he lowered the price of public transport (on tubes and buses), which helped reduce traffic congestion and pollution ; set up the first open contacts with Sinn Fein, the political wing of the IRA ; defended the principle of sexual equality and was one of the first to argue within the party for recognising gay rights. He also campaigned on access to public transport for the disabled, subsidised the arts, and was in favour of more direct relations between Londoners and the city’s police.

16.

Mais M. Livingstone fut aussi un opposant coriace à la politique de Mme Margaret Thatcher, qui, faute de pouvoir le vaincre politiquement, en fut réduite à supprimer le GLC en 1986. Aujourd’hui, M. Livingstone s’engage à moderniser le métro londonien, le plus cher et le plus inefficace du monde, et préconise de financer ce projet par l’émission d’obligations vendues au public. M. Blair s’y oppose violemment, préférant envisager une privatisation partielle, en dépit du fiasco de l’expérience ferroviaire en la matière et d’une étude indépendante qui indique que le projet gouvernemental coûterait 1 milliard de livres de plus que la proposition faite par M. Livingstone.

16.

But Livingstone was also a determined opponent of Margaret Thatcher, and when she realised that she could not defeat him politically, she was reduced to abolishing the GLC. That was in 1986. Today Livingstone has committed himself to modernising the London Underground (one of the most expensive and inefficient in the world), and is proposing to finance the project by issuing bonds that will be sold to the public. Blair is violently opposed to this option, preferring a partial privatisation, despite the disaster of privatisation on the railways, and despite an independent study which suggests that the government project would cost £1 billion more than that advanced by Livingstone.

17.

Egalitariste sur le plan social, libéral en matière de moeurs, le candidat favori des sondages ne peut que déplaire au libéral- paternalisme du "New" Labour. Doté d’un sens de l’humour redoutable, il séduit les londoniens car son style tranche avec la rhétorique impersonnelle et superficielle du "New" Labour. Ce modernisateur de gauche, à la fois critique du conservatisme des directions syndicales et du technocratisme néolibéral du premier ministre, bénéficie d’une forte popularité dans les milieux syndicaux, artistiques et intellectuels. Élu, il pourrait regrouper les opposants au blairisme.

17.

The new mayor is egalitarian on social issues and liberal on life-style. The opinion polls backed him to win, and they were proved right. He has a good sense of humour, and Londoners like him because his style contrasts so strongly with the impersonal, superficial rhetoric of New Labour. Critical of both the conservatism of the trade union leaders and the neo-liberal, technocratic approach of the prime minister, he has strong support in trade union, artistic and intellectual circles. He may end up providing a focal point for opposition to the Blairite project.

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