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Violence de la mondialisation


The despair of having everything (globalisation)

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1.

Le Monde diplomatique - NOVEMBRE 2002 - Page 18

1.

Le Monde diplomatique - November 2002

2.

DE L’ANTITERRORISME À LA GUERRE

2.

TERRORISM IS SOCIETY’S CONDEMNATION OF ITSELF

3.

La violence de la mondialisation

3.

The despair of having everything

4.

Par JEAN BAUDRILLARD

4.

by JEAN BAUDRILLARD (Translated by Luke Sandford)

5.

Y a-t-il une fatalité de la mondialisation ? Toutes les cultures autres que la nôtre échappaient de quelque façon à la fatalité de l’échange indifférent. Où est le seuil critique de passage à l’universel, puis au mondial ? Quel est ce vertige qui pousse le monde à l’abstraction de l’Idée, et cet autre vertige qui pousse à la réalisation inconditionnelle de l’Idée ?

5.

IS globalisation inevitable ? What fervour propels the world to embrace such an abstract idea ? And what force drives us to make that idea a reality so unconditionally ?

6.

Car l’universel était une Idée. Lorsqu’elle se réalise dans le mondial, elle se suicide comme Idée, comme fin idéale. L’humain devenu seule instance de référence, l’humanité immanente à elle-même ayant occupé la place vide du Dieu mort, l’humain règne seul désormais, mais il n’a plus de raison finale. N’ayant plus d’ennemi, il le génère de l’intérieur, et sécrète toutes sortes de métastases inhumaines.

6.

The universal used to be an idea. Yet when an idea is actually realised globally, it commits suicide. With humankind as the sole authority of note, occupying the empty space left by a dead God, the human species now rules unchallenged, though it no longer has any overarching goal. Since humanity’s enemies have all fled, it must generate foes from within its own ranks, while showing symptoms of inhumanity.

7.

De là cette violence du mondial - violence d’un système qui traque toute forme de négativité, de singularité, y compris cette forme ultime de singularité qu’est la mort elle-même - violence d’une société où nous sommes virtuellement interdits de conflit, interdits de mort - violence qui met fin en quelque sorte à la violence elle-même, et qui travaille à mettre en place un monde affranchi de tout ordre naturel, que ce soit celui du corps, du sexe, de la naissance ou de la mort. Plus que de violence, il faudrait parler de virulence. Cette violence est virale : elle opère par contagion, par réaction en chaîne, et elle détruit peu à peu toutes nos immunités et notre capacité de résistance.

7.

Hence the violence associated with globalisation, with a system that wants to eliminate any manifestation of negativity and singularity (including the ultimate expression of singularity, death). This is the violence of a society in which we are almost forbidden to engage in conflict. This violence, in a way, marks an end to violence itself, because it yearns for a world free from any natural order that might govern the human body or sexuality, life or death. It might be more accurate to use the word virulence, rather than violence. This violence has viral force : it spreads by contagion and chain reactions. It gradually destroys our immunity and ability to resist.

8.

Cependant, les jeux ne sont pas faits, et la mondialisation n’a pas gagné d’avance. Face à cette puissance homogénéisante et dissolvante, on voit se lever partout des forces hétérogènes - pas seulement différentes, mais antagonistes. Derrière les résistances de plus en plus vives à la mondialisation, résistances sociales et politiques, il faut voir plus qu’un refus archaïque : une sorte de révisionnisme déchirant quant aux acquis de la modernité et du « progrès », de rejet non seulement de la technostructure mondiale, mais de la structure mentale d’équivalence de toutes les cultures.

8.

Globalisation’s triumph is not certain yet, though. Faced with its homogenising and destabilising effects, hostile forces are arising everywhere. But anti-globalisation’s ever-sharper manifestations - including social and political resistance - should be seen as more than just outmoded forms of rejection. They are part of an agonising revision that focuses on the achievements of modernity and “progress”, a process that rejects both the globalised techno-structure and an ideology that wants to make all cultures interchangeable.

9.

Cette résurgence peut prendre des aspects violents, anomaliques, irrationnels au regard de notre pensée éclairée - des formes collectives ethniques, religieuses, linguistiques -, mais aussi des formes individuelles caractérielles ou névrotiques. Ce serait une erreur que de condamner ces sursauts comme populistes, archaïques, voire terroristes. Tout ce qui fait événement aujourd’hui le fait contre cette universalité abstraite - y compris l’antagonisme de l’islam aux valeurs occidentales (c’est parce qu’il en est la contestation la plus véhémente qu’il est aujourd’hui l’ennemi numéro un).

9.

Anti-globalisation actions may be violent, abnormal or irrational, at least as judged by our enlightened philosophy. They may be collective, bringing together different ethnic, religious and linguistic groups, or they may be individual, including maladjustment and neurosis. It would be wrong to denounce anti-globalisation forces as populist, antiquated or terrorist. Every current event - including Islamic hostility to the West - happens in opposition to the abstraction that is the concept of universality. Islam is now public enemy number one because it has shown the most vehement opposition to Western values.

10.

Qui peut faire échec au système mondial ? Certainement pas le mouvement de l’antimondialisation, qui n’a pour objectif que de freiner la dérégulation. L’impact politique peut être considérable, l’impact symbolique est nul. Cette violence-là est encore une sorte de péripétie interne que le système peut surmonter tout en restant maître du jeu.

10.

Who or what can thwart the global system ? Surely not anti-globalisation forces, whose only aim is to slow the pace of deregulation ; their political influence may be considerable but their symbolic impact is nil. The protestors’ violence is merely another event within the system that the system will absorb - while remaining in control of the game.

11.

Ce qui peut faire échec au système, ce ne sont pas des alternatives positives, ce sont des singularités. Or, celles-ci ne sont ni positives ni négatives. Elles ne sont pas une alternative, elles sont d’un autre ordre. Elles n’obéissent plus à un jugement de valeur ni à un principe de réalité politique. Elles peuvent donc être le meilleur ou le pire. On ne peut donc les fédérer dans une action historique d’ensemble. Elles font échec à toute pensée unique et dominante, mais elles ne sont pas une contre-pensée unique - elles inventent leur jeu et leurs propres règles du jeu.

11.

Singularities [unique or unusual identities or approaches] could be used to baffle the system. Being neither positive nor negative, they do not represent alternatives ; they are wild cards outside the system. They cannot be evaluated by value judgments or through principles of political reality ; they can correspond to either the best or the worst. They are obstacles to one-track thinking and dominant modes of thought, although they are not the only kind of contrary approach. They make up their own games and play by their own rules.

12.

Les singularités ne sont pas forcément violentes, et il en est de subtiles, comme celle des langues, de l’art, du corps ou de la culture. Mais il en est de violentes - et le terrorisme en est une. Elle est celle qui venge toutes les cultures singulières qui ont payé de leur disparition l’instauration de cette seule puissance mondiale.

12.

Singularities are not inherently violent. Some can be subtle, unique characteristics of language, art, culture or the human body. But violent singularities do exist, and terrorism is one of them. Violence revenges all the varied cultures that disappeared to prepare for the investiture of a single global power.

13.

Il ne s’agit donc pas d’un « choc de civilisations », mais d’un affrontement, presque anthropologique, entre une culture universelle indifférenciée et tout ce qui, dans quelque domaine que ce soit, garde quelque chose d’une altérité irréductible.

13.

This is not really a clash of civilisations. Instead, this anthropological conflict pits a monolithic universal culture against all manifestations of otherness, wherever they may be found.

14.

Pour la puissance mondiale, tout aussi intégriste que l’orthodoxie religieuse, toutes les formes différentes et singulières sont des hérésies. A ce titre, elles sont vouées soit à rentrer de gré ou de force dans l’ordre mondial, soit à disparaître. La mission de l’Occident (ou plutôt de l’ex-Occident, puisqu’il n’a plus depuis longtemps de valeurs propres) est de soumettre par tous les moyens les multiples cultures à la loi féroce de l’équivalence. Une culture qui a perdu ses valeurs ne peut que se venger sur celles des autres. Même les guerres - ainsi celle d’Afghanistan - visent d’abord, au-delà des stratégies politiques ou économiques, à normaliser la sauvagerie, à frapper d’alignement tous les territoires. L’objectif est de réduire toute zone réfractaire, de coloniser et de domestiquer tous les espaces sauvages, que ce soit dans l’espace géographique ou dans l’univers mental.

14.

Global power - as fundamentalist as any religious orthodoxy - sees anything different or unorthodox as heretical, and the heretics must be made to assume their position within the global order or disappear completely. The West’s mission (we could call it the “former West” since it lost its defining values long ago) is to reduce a wealth of separate cultures into being interchangeable, of equal weight, by any brutal means possible. A culture that is bereft of values revenges itself on the values of other cultures. Beyond politics and economics, the primary aim of warfare (including the conflict in Afghanistan) is to normalise savagery and beat territories into alignment. Another objective is to diminish any zone of resistance, to colonise and tame any terrain, geographical or mental

15.

La mise en place du système mondial est le résultat d’une jalousie féroce : celle d’une culture indifférente et de basse définition envers les cultures de haute définition - celle des systèmes désenchantés, désintensifiés, envers les cultures de haute intensité -, celle des sociétés désacralisées envers les cultures ou les formes sacrificielles.

15.

The rise of the globalised system has been powered by the furious envy of an indifferent, low-definition culture faced with the reality of high-definition cultures. Envy is what disenchanted systems that have lost their intensity feel in the presence of high-intensity cultures. It is the envy of deconsecrated societies when confronted with sacrificial cultures and structures.

16.

Pour un tel système, toute forme réfractaire est virtuellement terroriste. Ainsi encore l’Afghanistan. Que, sur un territoire, toutes les licences et libertés « démocratiques » - la musique, la télévision ou même le visage des femmes - puissent être interdites, qu’un pays puisse prendre le contrepied total de ce que nous appelons civilisation - quel que soit le principe religieux qui soit invoqué, cela est insupportable au reste du monde « libre ».

16.

The global system assesses any resistance as potentially terrorist, as in Afghanistan. When a territory bans democratic liberties such as music, television or women’s faces, when nations take courses opposed to what we call civilisation, the “free” world sees these events as indefensible, regardless of what religious principles may be at stake.

17.

Il n’est pas question que la modernité puisse être reniée dans sa prétention universelle. Qu’elle n’apparaisse pas comme l’évidence du Bien et l’idéal naturel de l’espèce, que soit mise en doute l’universalité de nos moeurs et de nos valeurs, fût-ce pour certains esprits immédiatement caractérisés comme fanatiques, cela est criminel au regard de la pensée unique et de l’horizon consensuel de l’Occident.

17.

So to disavow modernity and its pretensions of universality is not allowed. Some resistors reject the belief that modernity is a force for good or represents the natural ideal of our species ; others question the universality of our mores and values. Even when the resistors are described as “fanatics”, their contrariness remains criminal, according to the received wisdom of the West.

18.

Cet affrontement ne peut être compris qu’à la lumière de l’obligation symbolique. Pour comprendre la haine du reste du monde envers l’Occident, il faut renverser toutes les perspectives. Ce n’est pas la haine de ceux à qui on a tout pris et auxquels on n’a rien rendu, c’est celle de ceux à qui on a tout donné sans qu’ils puissent le rendre. Ce n’est donc pas la haine de la dépossession et de l’exploitation, c’est celle de l’humiliation. Et c’est à celle-ci que répond le terrorisme du 11 septembre : humiliation contre humiliation.

18.

This confrontation can only be understood by considering symbolic obligations. To understand the hatred the rest of the world feels towards the West, we must reverse our perspectives. This is not the hatred felt by people from whom we have taken everything and to whom we have given nothing back. Rather, it is the hatred felt by those to whom we have given everything and who can give nothing in return. Their hatred stems from humiliation, not from dispossession or exploitation. The attacks of 11 September were a response to this animus, with one kind of humiliation begetting another.

19.

Le pire pour la puissance mondiale n’est pas d’être agressée ou détruite, c’est d’être humiliée. Et elle a été humiliée par le 11 septembre, parce que les terroristes lui ont infligé là quelque chose qu’elle ne peut pas rendre. Toutes les représailles ne sont qu’un appareil de rétorsion physique, alors qu’elle a été défaite symboliquement. La guerre répond à l’agression, mais pas au défi. Le défi ne peut être relevé qu’en humiliant l’autre en retour (mais certainement pas en l’écrasant sous les bombes ni en l’enfermant comme un chien à Guantánamo).

19.

The worst thing that can happen to global power is not for it to be attacked or destroyed but for it to be humiliated. Global power was humiliated on 11 September because the terrorists inflicted an injury that could not be inflicted on them in return. Reprisals are only physical retaliations, whereas global power had suffered a symbolic defeat. War can only respond to the terrorists’ physical aggression, not to the challenge they represent. Their defiance can only be addressed by vengefully humiliating the “others” (but surely not by crushing them with bombs or by locking them up like dogs in detention cells in Guantánamo Bay).

20.

La base de toute domination, c’est l’absence de contrepartie - toujours selon la règle fondamentale. Le don unilatéral est un acte de pouvoir. Et l’empire du Bien, la violence du Bien, c’est justement de donner sans contrepartie possible. C’est occuper la position de Dieu. Ou du Maître, qui laisse la vie sauve à l’esclave, en échange de son travail (mais le travail n’est pas une contrepartie symbolique, la seule réponse est donc finalement la révolte et la mort).

20.

There is a fundamental rule that the basis for all domination is a total lack of any counterflow to the prevailing power. Bestowing a unilateral gift is a powerful act. The “good” empire gives without any possibility of a return of gifts. This is almost to assume God’s place or to take on the role of the master who ensures his slaves’ safety in exchange for their labours. (Since work is not a symbolic compensation, the only remaining options for the slaves are revolution and death.)

21.

Encore Dieu laissait-il place au sacrifice. Dans l’ordre traditionnel, il y a toujours la possibilité de rendre, à Dieu, à la nature, ou à quelque instance que ce soit, sous la forme du sacrifice. C’est ce qui assure l’équilibre symbolique des êtres et des choses. Aujourd’hui, nous n’avons plus personne à qui rendre, à qui restituer la dette symbolique - et c’est cela la malédiction de notre culture. Ce n’est - pas que le don y soit impossible, c’est que le contre-don y soit impossible, puisque toutes les voies sacrificielles ont été neutralisées et désamorcées (il ne reste plus qu’une parodie de sacrifice, visible dans toutes les formes actuelles de la victimalité).

21.

But even God allowed humanity to give him the gift of sacrifice. Within the traditional order it was always possible to repay God, or nature, or another higher authority, by sacrifice. This safeguarded the symbolic equilibrium between human beings and everything else. Today there is no one left to compensate, to whom we might repay our symbolic debt. This is the curse of our culture : although giving is not impossible, giving back is impossible, because sacrifice has had its importance and power taken away, and what remains is a caricature of sacrifice (like contemporary ideas of victimisation).

22.

Nous sommes ainsi dans la situation implacable de recevoir, toujours recevoir, non plus de Dieu ou de la nature, mais de par un dispositif technique d’échange généralisé et de gratification générale. Tout nous est virtuellement donné, et nous avons droit à tout, de gré ou de force. Nous sommes dans la situation d’esclaves à qui on a laissé la vie, et qui sont liés par une dette insoluble. Tout cela peut fonctionner longtemps grâce à l’inscription dans l’échange et dans l’ordre économique, mais, à un moment donné, la règle fondamentale l’emporte, et à ce transfert positif répond inévitablement un contre-transfert négatif, une abréaction violente à cette vie captive, à cette existence protégée, à cette saturation de l’existence. Cette réversion prend la forme soit d’une violence ouverte (le terrorisme en fait partie), soit du déni impuissant, caractéristique de notre modernité, de la haine de soi et du remords, toutes passions négatives qui sont la forme dégradée du contre-don impossible.

22.

So we find ourselves stuck with always being on the receiving end, not from God or nature, but from technical mechanisms that provide general exchange and gratification. Almost everything is given to us. And we are entitled to it all. We are like slaves, bondservants whose lives have been spared but who are still bound by an intractable debt. At some point, though, that fundamental rule always applies and any positive transfer will be met with a negative reaction. This is a violent expression of repressed feeling about lives in captivity, about sheltered existences, about, in fact, having far too much existence. The return to a more primitive condition may take the form of violence (including terrorism) or the form of denials characterised by powerlessness, self-hatred and remorse, negative passions, which are a debased form of the payback that it is impossible to make.

23.

Ce que nous détestons en nous, l’obscur objet de notre ressentiment, c’est cet excès de réalité, cet excès de puissance et de confort, cette disponibilité universelle, cet accomplissement définitif - le destin que réserve au ond le Grand Inquisiteur aux masses domestiquées chez Dostoïevski. Or, c’est exactement ce que réprouvent les terroristes dans notre culture - d’où l’écho que trouve le terrorisme et la fascination qu’il exerce.

23.

The thing we hate within ourselves, the obscure focus of our resentment, is our surfeit of reality : our excessive power and comfort, our sense of accomplishment. This is the fate that Dostoevsky’s Grand Inquisitor had prepared for the tamed masses in The Brothers Karamazov [“to vanquish freedom and to do so to make men happy”]. It is exactly what the terrorists condemn in our culture. Hence the endless coverage of - and fascination with - terrorism.

24.

Tout autant que sur le désespoir des humiliés et des offensés, le terrorisme repose ainsi sur le désespoir invisible des privilégiés de la mondialisation, sur notre propre soumission à une technologie intégrale, à une réalité virtuelle écrasante, à une emprise des réseaux et des programmes qui dessine peut-être le profil involutif de l’espèce entière, de l’espèce humaine devenue « mondiale » (la suprématie de l’espèce humaine sur le reste de la planète n’est-elle pas à l’image de celle de l’Occident sur le reste du monde ?). Et ce désespoir invisible - le nôtre - est sans appel, puisqu’il procède de la réalisation de tous les désirs.

24.

Terrorism depends not only on the obvious despair of the humiliated, but on the invisible despair of globalisation’s beneficiaries. It depends on our subjugation to the technology integral to our lives, and to the crushing effects of virtual reality. We are in thrall to networks and programmes, and this dependence defines our species, homo sapiens gone global. This feeling of invisible despair - our own despair - is irreversible because it is the result of the total fulfilment of our desires.

25.

Si le terrorisme procède ainsi de cet excès de réalité et de son échange impossible, de cette profusion sans contrepartie et de cette résolution forcée des conflits, alors l’illusion de l’extirper comme un mal objectif est totale, puisque, tel qu’il est, dans son absurdité et son non-sens, il est le verdict et la condamnation que cette société porte sur elle-même.

25.

If terrorism is really the result of a state of profusion without any hope of payback or obligation to sacrifice, of the forced resolution of conflicts, then eradicating it as if it were an affliction imposed from the outside could only be illusory. Terrorism, in its absudity and meaninglessness, is society’s verdict on - and condemnation of - itself.

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